logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Royaume-Uni : Des contrats publics pour Amazon contre une meilleure GRH ?

L’actualité | Internationale | publié le : 26.10.2020 | Lys Zohin

Le Trade Union Congress (TUC), la confédération des syndicats britanniques, a profité du Prime Day, un évènement annuel au cours duquel les géants de l’e-commerce proposent des prix imbattables, pour publier un rapport sur les pratiques d’Amazon en matière de gestion des salariés – objectifs de productivité irréalistes, surveillance des activités, statut d’indépendant imposé pour certains, tactiques antisyndicales… Et avec la GMB, un syndicat généraliste britannique, le TUC a également enjoint le gouvernement britannique de profiter de son poids sur Amazon pour améliorer la situation des salariés, à travers une nouvelle loi sur le travail.

De fait, les autorités pourraient influencer Amazon puisque la société participe largement aux appels d’offres publics. Depuis 2015, le total des montants des contrats publics remportés par Amazon s’élève, en euros, à près de 700 millions, selon les chiffres donnés par les syndicats. À la faveur de la pandémie, Amazon en a remporté de nouveaux, pour plus de 25 millions d’euros, dont un contrat de 9 millions d’euros pour une application de traçage des personnes infectées pour la NHS, le système de santé publique. « Si les ministres sont sérieux dans leur volonté d’améliorer la vie des citoyens, ils doivent travailler sur les conditions de travail imposées par des entreprises comme Amazon », a déclaré Frances O’Grady, la secrétaire générale du TUC, ajoutant que « les travailleurs d’Amazon ont joué un rôle clé pendant la pandémie et pourtant, ils sont traités comme des malpropres. Les contrats publics ne devraient pas récompenser de telles pratiques ». Selon elle, le gouvernement a une « occasion en or » pour faire plier Amazon.

Le TUC demande donc qu’un nouveau texte de loi sur le travail comprenne un meilleur accès à la syndicalisation, l’abandon des contrats zéro heure (pour lequel un travailleur doit rester en permanence à la disposition de l’employeur sans que ce dernier soit tenu de lui assurer un minimum de durée du travail), des dispositifs plus stricts pour protéger les salariés travaillant chez les sous-traitants ainsi que la fin des faux indépendants.

Auteur

  • Lys Zohin