C’est une soirée en l’honneur d’Urs Rohner, président de Crédit suisse, en novembre 2019, qui a déclenché la polémique. Parmi les personnages costumés sur scène, un homme noir balaie le sol. La suite du spectacle est du même acabit : des blancs grimés en Noirs dansent comme au temps des années 50 et 60… Les Noirs seraient donc une fois de plus ravalés aux derniers rangs dans la société ou l’objet de moqueries… C’est en tout cas ce qu’a compris le seul Noir de l’équipe dirigeante, le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam, qui a quitté la soirée… Directeur général de 2015 à février de cette année, il a également dû quitter la banque d’investissement dans le sillage d’une sombre affaire d’espionnage de managers soupçonnés de vouloir partir à la concurrence, et dont il jure ne pas voir été l’instigateur. Aujourd’hui, il semble clairement amer. Selon le New York Times, qui a consacré un récent article à ces soupçons de racisme dans la banque suisse, Tidjane Thiam considère que la couleur de sa peau l’a pénalisé. La banque, qui met en avant les mesures qu’elle prend pour accroître la diversité en son sein, s’est certes excusée « pour toute offense causée », estimant qu’il s’agissait d’une « mauvaise interprétation de la soirée », mais le banquier suggère qu’il aurait peut-être pu conserver son mandat s’il avait appartenu à la communauté blanche, suisse de préférence…