logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Organisation du travail : Le télétravail quasi généralisé à la Caisse des dépôts

Sur le terrain | publié le : 12.10.2020 | Lucie Tanneau

Un nouvel avenant sur le télétravail, signé le 1er septembre à la Caisse des dépôts et consignations, prévoit la possibilité de télétravailler pour plus de 95 % des 6 000 salariés. Avec des conditions : maximum trois jours par semaine et après un dialogue collectif au sein de chaque équipe.

Trois ans après un premier avenant contenu au sein de l’accord qualité de vie au travail, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) a remis à jour ses mesures en faveur du télétravail à l’aune de la crise sanitaire. Paul Peny, le DRH, et les organisations syndicales se sont réunis autour de la table dès 2019. « Nous voulions élargir les possibilités de télétravail, car c’était pour nous un levier de modernité », raconte le DRH. Puis le confinement est passé par là « et nous sommes allés infiniment plus loin que ce que nous aurions fait en 2019 ». L’avenant signé le 1er septembre élargit considérablement les possibilités de travailler à distance à la CDC. « En 2019, seuls 10 % à 11 % de notre effectif effectuaient du télétravail. Le nouvel avenant en ouvre la possibilité pour plus de 95 %. On a mesuré pendant le confinement que le télétravail fonctionne et notre dernière enquête sociale montre que les salariés sont en demande », détaille Paul Peny.

Régulier ou ponctuel

Signé par trois syndicats sur cinq (Unsa, CFE-CGC et CFDT), l’avenant exclut quelques salariés en raison de la nature de leur tâche (agent de sécurité ou infirmier, notamment) et les salariés à temps partiel inférieur à 60 %. Il prévoit des modalités assez classiques, avec un choix de télétravail régulier, entre un et trois jours par semaine (ou davantage sur avis médical), ou ponctuel, avec 45 jours utilisables dans l’année. Peuvent s’ajouter des jours occasionnels « en cas de circonstances exceptionnelles, notamment en période de situation de crise », anticipe l’avenant. Les demandes des aidants, femmes enceintes ou jeunes parents seront en outre étudiées en priorité.

« Le télétravail n’est pas un droit, mais un mode d’organisation du travail », souligne Paul Peny, qui estime le texte « innovant » par ce qu’il prévoit : un dialogue collectif, au sein de chaque équipe, avant le passage en télétravail des collaborateurs. « Il nous paraît rigoureusement indispensable que la mise en place du télétravail dépende d’une analyse collective, afin qu’il soit à la fois un facteur de performance collective et de meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour chaque collaborateur. » Un processus d’accompagnement des managers, avec des modes d’emploi et des outils, va être déployé dans les mois à venir afin de permettre ce dialogue et d’expliquer les règles du jeu à tous.

En pratique, la CDC va fournir à tous les collaborateurs qui font le choix du télétravail un ordinateur portable et un smartphone. Ceux dont le contrat de travail dépasse 40 % peuvent demander le remboursement à hauteur de 50 % et dans la limite de 250 euros d’équipement de travail à domicile. Une mesure critiquée par la CGT, non signataire (tout comme le SNUP) : « Cette limite de 250 euros n’existait pas auparavant, pour nous le salarié n’a pas à payer pour travailler et le groupe doit donc financer l’équipement en intégralité. »

« Auparavant, nous offrions une allocation mensuelle, car le travailleur à domicile pouvait être amené à payer plus cher l’abonnement à une box pour pouvoir travailler, aujourd’hui ce n’est plus le cas, les tarifs et le flux sont les mêmes que l’on utilise sa connexion pour ses loisirs ou pour télétravailler », rétorque Paul Peny.

La CGT exigeait aussi une prise en charge des repas pour les télétravailleurs, ce que refuse le DRH. « Nous étudierons au cas par cas la situation des télétravailleurs en tiers lieux pour établir des modalités de financement », répond-il. L’accord prévoit en effet que le groupe veille à la restauration de ses salariés, sans plus de précision.

Des évolutions à venir

Enfin, alors que le télétravail modifie l’occupation des espaces de travail, le DRH indique qu’une discussion sera lancée pour réfléchir aux nouvelles modalités. Nouveaux aménagements, déménagement, reconfiguration ? Les pistes seront étudiées. « Il y aura des évolutions », confirme le DRH, qui reconnaît un projet de regroupement de sites, indépendant de l’avenant télétravail.

Le groupe Caisse des dépôts

• Établissement financier public.

• 43 implantations locales, dont 16 directions régionales.

• 6 000 collaborateurs.

Auteur

  • Lucie Tanneau