JBS, multinationale d’origine brésilienne spécialisée dans la viande, va licencier en Australie. Si la société met en avant l’impact de la pandémie de coronavirus, de même que la sécheresse et l’approvisionnement réduit de bétail, elle critique surtout le dispositif mis en place par le gouvernement australien pour maintenir les salariés dans l’emploi. Le programme JobKeeper permet en effet aux entreprises de bénéficier du paiement partiel par l’État des salaires de leurs équipes, mais sous certaines conditions. Ainsi, pour être éligibles, les entreprises qui affichent un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de dollars australiens (soit 620 millions d’euros), doivent accuser un recul de 50 % de leurs activités, tandis que les entreprises dont le chiffre d’affaires se situe en dessous de ce plafond n’ont besoin de démontrer qu’une baisse de 30 %. Avec l’équivalent de près de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier et un recul d’activités de seulement 25 %, JBS ne répond donc pas aux critères. Le mois dernier, la société a pourtant tenté de faire fléchir les autorités, déclarant qu’elle était en concurrence avec des sociétés qui passent par des sous-traitants plus petits et qui profitent ainsi du programme JobKeeper pour lui prendre des parts de marché. Les autorités n’ont rien voulu entendre, estimant que, de surcroît, les marges de la société, confortables, rendaient JBS inéligible.