Les banques qui apportent de l’argent à Pemex, la compagnie nationale des pétroles, veulent qu’elle prenne en compte le changement climatique, au même titre que d’autres géants du secteur qui ont déjà mis en place une stratégie pour réduire leurs émissions de CO2 – sous la pression de leurs actionnaires. Mais aucune chance que l’État mexicain, actionnaire majoritaire, fasse de même… Andres Manuel Lopez Obrador, le président mexicain, a en effet pour ambition de relancer la compagnie nationale, particulièrement mal gérée et dont la production est à ses plus bas historiques, sans oublier qu’elle est largement endettée. Au début de l’année, sa dette obligataire a été dégradée au statut de « junk ». Les investisseurs institutionnels, accompagnés d’ONG qui militent en faveur de l’environnement, ont bien l’intention d’utiliser ce levier pour faire évoluer la stratégie de l’entreprise. « Si la direction de Pemex n’entend pas les demandes de réduction de son empreinte carbone, elle aura encore plus de difficultés à émettre de la dette », prévient ainsi Marie-Sybille Connan, une analyste à la société de gestion d’actifs Allianz Global Investors. Et alors que 90 % de la dette (en emprunts obligataires) de la compagnie pétrolière est détenue par des investisseurs internationaux, Allianz est le premier des quatre grands détenteurs à faire part publiquement de son impatience quant à l’absence de stratégie environnementale chez Pemex. Reste que la situation est compliquée pour la compagnie qui manque d’argent pour investir dans des méthodes de production plus respectueuses de l’environnement, selon certains observateurs.