Qu’en est-il des « appétences réelles des individus pour la mobilité » ? C’est la question posée par une publication du Céreq de juillet dernier. En effet, on prédisait la fin de la carrière « traditionnelle » marquée par la mobilité verticale et la progression salariale, en échange d’un engagement durable et loyal envers l’entreprise. L’actif était décrit « comme le chef d’orchestre de sa vie professionnelle », présenté comme « le héros agile débarrassé de sa dépendance envers une seule et même organisation ». Sur l’ensemble de la population enquêtée, « une très large proportion des répondants », 92 %, manifeste des souhaits d’évolution professionnelle. Seuls 8 % indiquent ne « rien souhaiter changer à leur situation actuelle ». Mais les choix privilégiés ont pour point commun « de pouvoir s’exercer au sein de l’organisation qui emploie le salarié actuellement, c’est-à-dire dans le cadre d’une mobilité interne et donc sans rupture du lien d’emploi ». À l’inverse, les orientations qui remportent le moins de suffrages (en dessous des 50 %) sont celles orientées vers des changements professionnels plus marqués (changer d’emploi, d’entreprise, de métier, de profession, intégrer la fonction publique, créer son entreprise), c’est-à-dire qui impliquent des ruptures d’emploi, de compétences (reconversion), de secteur voire de statut de l’individu. Ces résultats « tendent donc à mettre en cause l’idée d’une ultramobilité ». La mobilité externe ne constitue pas un choix prioritaire pour les salariés.