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« Les entreprises d’insertion doivent être ambitieuses »

Le point sur | publié le : 07.09.2020 | Flora Peille

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« Les entreprises d’insertion doivent être ambitieuses »

Crédit photo Flora Peille

En quoi le secteur de l’insertion par l’activité économique est-il important ?

Les 300 millions d’euros supplémentaires montrent bien à quel point l’insertion est une priorité pour le gouvernement. Il souhaite consolider les structures d’insertion, les entreprises adaptées ainsi que tous les acteurs qui sont liés parce que c’est un secteur économique à part entière. Chaque parcours d’insertion est différent et c’est pour cela que nous avons mis en place plusieurs dispositifs qui pourront être adaptés à chacun. Je suis élue de territoire et je peux donc affirmer que chaque territoire a ses particularités. D’ailleurs, toutes les semaines, je vais à la rencontre des acteurs, car ce sont eux qui font l’activité. Selon moi, il est important d’écouter, d’être pragmatique et d’être proche du terrain pour s’assurer que des résultats soient obtenus.

Comment les 300 millions d’euros mobilisés vont-ils soutenir le secteur de l’IAE ?

Le plan est financé par la réallocation des aides à l’insertion non consommées du fait de la crise sanitaire avec la mise en place de l’activité partielle. Une partie sera développée sous la forme d’une aide forfaitaire pour pallier le manque d’activité. Le deuxième axe concerne l’accompagnement du secteur avec des aides allouées en fonction de projets présentés. Par exemple, en Dordogne, j’ai constaté que le regroupement de plusieurs entreprises sur un appel d’offres pourrait s’avérer optimal. L’axe sur la transformation et le développement doit permettre aux structures de réfléchir sur le territoire, sur leurs filières économiques ou encore sur les besoins d’investissement et de formation. Les entreprises d’insertion doivent être ambitieuses. Évidemment, elles pourront s’appuyer sur les réseaux d’entreprises inclusives pour monter leurs projets. Il s’agit vraiment d’arriver à une nouvelle échelle.

Comptez-vous légiférer pour garantir le recours aux entreprises d’insertion par les entreprises ordinaires ?

Dans le cadre du plan global de relance, le gouvernement continue d’encourager les entreprises à travailler avec les structures d’insertion. C’est notre objectif. Et je suis convaincue que ce sera suivi. Ma priorité est de ne laisser personne au bord du chemin et il faut donc que chacun puisse trouver une solution. À chaque fois qu’une personne retourne vers l’emploi, c’est toute sa vie qui change et aussi celle de sa famille. Le gouvernement agit pour l’ensemble des entreprises avec l’activité partielle, l’embauche des jeunes… avec l’objectif qu’elles puissent le plus rapidement possible revenir à une activité normale et qu’elles poursuivent leurs relations avec les acteurs de l’insertion. En parallèle, il nous faut préserver la santé des entreprises sociales inclusives, mais également leur permettre de se développer pour l’avenir.

Le Pacte d’ambition pour l’IAE en septembre 2019 prévoit la création de 100 000 postes d’ici à 2022. Est-ce suffisant au regard des conséquences de la crise ?

Malgré la crise, il nous faut conserver cet objectif de 100 000 personnes supplémentaires, qui s’ajoutent aux 140 000 postes existants, comme c’était prévu. C’est déjà ambitieux et nous allons déployer tous les moyens pour y arriver. Pour ce faire, les associations, les départements, les missions locales, Cap emploi et Pôle emploi sont mobilisés pour accompagner les personnes les plus précaires. Tous ces acteurs présents sur les territoires vont continuer à faire ce travail en le développant davantage. D’ailleurs, parmi mes priorités et sur ma feuille de route, il y a justement les activités de service public de l’insertion et de l’emploi (SPIE) qui ont pour objectif d’accompagner encore mieux l’ensemble des personnes éloignées de l’emploi. Dans les prochaines semaines, j’irai voir ce qui fonctionne bien, car des expérimentations ont lieu au sein de 14 territoires. Je tiens à écouter les professionnels et les bénéficiaires et à en tirer des leçons. Ce qui est important, c’est d’arriver à un accompagnement à la fois social et professionnel et l’objectif doit toujours être l’emploi. Je fais confiance aux acteurs locaux, à leur capacité à imaginer des dispositifs adaptés à leur territoire en fonction de leurs habitudes. Ce qui ne signifie pas qu’il faut les exporter, pour ne pas dire « imposer ». Il s’agit toujours d’agir dans la concertation et le dialogue.

Auteur

  • Flora Peille