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Covid-19 : le groupe Id’ees entrevoit la sortie de crise

Le point sur | publié le : 07.09.2020 | F.P.

Activité partielle, sécurité sanitaire, travail à perte… La gestion des structures du groupe Id’ées n’a pas été simple. Néanmoins, sa solidité financière lui permet de continuer son développement et n’obère en rien ses ambitions.

Pour le groupe Id’ées qui intervient dans de nombreux secteurs (espaces verts, tri et revalorisation des déchets, transports…) avec ses quelque 60 établissements d’insertion par l’activité économique (IAE), la gestion de la crise n’a pas été simple. À titre d’exemple, au moment du confinement, les 45 entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) que compte le groupe embauchaient 1 000 personnes en équivalent temps plein. « En 48 heures, nous sommes passés de 1 000 à 250 et, comme il n’y avait pas de renouvellement de contrat possible, les employés se sont vite retrouvés d’une activité partielle au chômage », indique Patrick Choux, directeur général du groupe Id’ées et président d’Id’ées intérim. Au départ, pour le personnel permanent comme pour les intérimaires, la priorité s’est portée sur la sécurité sanitaire. Il a fallu s’adapter aux contraintes de la période et se préparer à la reprise. « Au début, nous devions nous adapter à des directives gouvernementales contraires avec un contexte légal qui changeait quotidiennement », se souvient le directeur général du groupe. Aussi, c’est au travers d’une cellule de crise que les choses se sont gérées. Salaires, activités partielles… là encore, la sécurisation a été de mise, et la reprise anticipée. Pour les ETTI du groupe, c’est à partir du mois de mai que l’activité a doucement repris pour atteindre 850 postes fin juillet. Mais les rythmes ont varié en fonction du secteur d’activité et de la localisation, avec un redémarrage plus rapide en région parisienne qu’en province.

Une solidité financière

Sur le plan sanitaire, bien que quelques cas de Covid-19 aient été déclarés parmi les employés, aucune contamination n’a été recensée sur la période. La majorité des salariés dont le travail, indispensable à la survie de la nation, s’est maintenu, s’est d’ailleurs sentie utile pendant la crise. « Nous retenons une forte mobilisation des salariés de terrain. Nous n’avons pas eu à les convaincre », explique Patrick Choux, qui note le paradoxe avec les salariés en activité partielle qu’il a fallu rassurer au moment de la reprise. Par ailleurs, les aléas de la crise n’entament en rien les objectifs d’investissement du groupe. « Nous accumulons certes de grosses pertes d’argent, mais il faut qu’on garde une dynamique globale. Nous traitons de ressources humaines en accompagnant et en formant. » La réussite tient à la solidité financière du groupe dont les dirigeants n’ont jamais douté. Patrick Choux a pu observer certains de ses concurrents mettre la clé sous la porte. « Une entreprise qui porte uniquement un objectif financier est différente de la nôtre. Pour notre part, nous réinjectons tout l’argent dans l’entreprise. Nous disposons de fonds propres et notre principal objectif est l’impact social. »

La vigilance se porte tout de même sur le secteur industriel. Car les entreprises ordinaires qui, elles aussi, rencontrent des difficultés, pourraient moins, voire ne plus du tout sous-traiter. Et pour cause. En 2008, le secteur avait stoppé l’appel aux entreprises d’insertion pour faire assurer le travail directement en interne. Le groupe Id’ées investit donc pour monter en gamme et devenir incontournable. « Pour ce faire, la montée en compétences est aussi obligatoire. Ainsi, certains tarifs peuvent être négociés. On ne peut pas rester une variable d’ajustement », précise le directeur général.

Des investissements nécessaires

D’autres inquiétudes, plus globales, se portent sur la réattribution des fonds non consommés du Pacte d’ambition pour l’IAE. La date de leur déploiement pourrait mettre certaines structures en péril. Il craint d’ailleurs que leur versement à l’automne arrive trop tard. La trésorerie des entreprises est en jeu. « Durant la crise, nous avons constaté que l’État peut être réactif. Il faut maintenir cette volonté politique », assure-t-il avant d’ajouter que les entreprises d’insertion ne vont pas pouvoir assurer toutes les conséquences de la crise, car leur rôle est de lutter contre l’exclusion et non pas de traiter le chômage. Dans le groupe Id’ées, non seulement aucun licenciement économique n’a été généré par la crise, mais, en juin, une nouvelle entreprise de services et de nettoyage dédiée aux bases-vie de chantier a même été créée…

Auteur

  • F.P.