Le télétravail reste avant tout un sujet qui concerne l’entreprise et sa culture. Certains secteurs sont plus propices au télétravail que d’autres. Il s’agit d’un phénomène qui interroge fortement les pratiques de management, mais aussi la confiance existante entre les dirigeants et leurs salariés. Faut-il un ANI ? Ce n’est pas certain, mais il me paraît en tout cas important que les partenaires sociaux saisissent l’occasion d’en discuter et qu’ils partagent leurs expériences des pratiques en la matière. En 2017, lors de la précédente concertation, les syndicats de salariés avaient engagé les discussions en adoptant une attitude prudente vis-à-vis du télétravail… À la fin, ils étaient prêts à signer le document issu des réflexions communes ! Il est dommage que je n’aie pas eu le mandat pour cela, mais l’essentiel est que le regard général sur la question ait changé. Le télétravail constitue un sujet dont les dimensions relèvent à la fois du social, du sociétal, touchent au management, à l’organisation du travail et à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Il mérite d’être discuté. Et qu’importe que les débats aboutissent au final à un accord national ou à un simple relevé de conclusions.
J’en vois deux essentiels : le premier, c’est de ne pas oublier que le télétravail relève avant tout du volontariat, que ce soit celui du salarié ou celui de l’employeur. Offrir à quelqu’un la liberté de travailler de chez soi plutôt que de l’endroit prévu par l’entreprise n’est pas anodin. Ce point est assez peu évoqué lorsque l’on parle du télétravail aujourd’hui. L’autre, c’est le droit à la déconnexion qui renvoie directement à la question de temps de travail. Ce sont deux éléments transverses à toutes les entreprises qui méritent une attention particulière.
