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États-Unis : Des entreprises accordent des super bonus aux dirigeants… avant faillite

L’actualité | publié le : 07.09.2020 | L. Z.

JC Penney, Hertz, Neiman Marcus, la compagnie pétrolière Whiting et nombre d’entreprises moins connues, comme le fabricant de tondeuses à gazon Briggs&Stratton, ont toutes un point commun. Alors que la crise due au coronavirus les a contraintes à se déclarer en faillite, elles n’ont pas oublié, avant de lancer la procédure administrative, d’accorder un généreux bonus à leurs dirigeants, sous prétexte que ces derniers devront œuvrer à la réorganisation de l’entreprise pour sortir, si possible, de cette mauvaise passe… Les partisans de cette pratique font valoir qu’il faut retenir les meilleurs talents si l’entreprise veut se redresser. Les opposants remarquent cependant que ces entreprises gratifient – souvent à la dernière minute – des dirigeants qui n’ont pas su piloter le navire dans la tempête et n’ont pas hésité à licencier massivement, ni à refuser de rembourser les créanciers… Ainsi, le patron de Whiting, Brad Holly, s’est vu accorder un bonus de 6,4 millions de dollars par le conseil d’administration qu’il préside, moins d’une semaine avant que la société ne se déclare en faillite. Au total, ce sont plus de 14 millions de dollars que la compagnie pétrolière a accordés à l’ensemble de l’équipe dirigeante. Et cela ne l’a pas empêché de déclarer, dans les documents administratifs, que son plan pour en sortir visait à « aligner les intérêts des salariés et de la société ». Quant au conseil d’administration de Briggs&Stratton, il a approuvé plus de 5 millions de dollars de « rétention » à son PDG, Todd Teske, quatre jours avant que la société refuse d’honorer 6,7 millions de dollars d’intérêts sur sa dette. De même, à la veille de la mise en faillite, les administrateurs ont adopté, pour faire des économies, un plan qui éliminait la couverture santé et l’assurance vie des retraités de l’entreprise… Cette stratégie s’appuie sur une loi qui, depuis 2005, restreint le paiement de bonus aux dirigeants lorsque la société est effectivement entrée dans le processus de faillite. Conséquence, les bonus sont octroyés juste avant… « C’est de l’évasion réglementaire, qui bafoue l’esprit de la loi, a tonné Jared Ellias, un professeur de droit de l’université de Californie, dans la presse américaine. Cela prouve la faillite du système de gouvernance des entreprises. »

Auteur

  • L. Z.