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Les clés

Comprendre « les changements » de métiers de l’IA

Les clés | À lire | publié le : 31.08.2020 | Lydie Colders

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Comprendre « les changements » de métiers de l’IA

Crédit photo Lydie Colders

Dans Ce sera l’IA ou/et moi, Cécile Dejoux, enseignante en RH spécialiste du numérique, dresse un état des lieux des avancées rapides de l’intelligence artificielle, appelant les managers « non scientifiques » à participer à des projets plutôt que « subir » l’IA. Un livre de vulgarisation réussi, un peu technophile, illustré de témoignages aux quatre coins du globe.

Qu’il s’agisse d’exploiter les données du web ou d’analyser des documents pour repérer des erreurs, l’IA avance dans les entreprises, « en particulier dans la vente et le marketing, mais aussi les achats ou la comptabilité », selon Cécile Dejoux : baisse des coûts, puissance de calcul des ordinateurs jointe au big data, « le contexte est désormais extrêmement favorable » et les investissements mondiaux dans l’IA sont « colossaux », explique l’enseignante en RH au Cnam, spécialisée dans l’innovation managériale et le numérique. Selon elle, les managers auraient donc intérêt à prendre part à ces changements dès maintenant, plutôt que de subir la transformation probable de leur métier. Encore faut-il comprendre les fondements de l’intelligence artificielle, ses atouts et ses failles, les domaines d’application actuels et futurs. Bref, acquérir une culture de base. C’est donc l’objet de son livre.

Panorama mondial

De façon très pédagogique, il propose un voyage clair au cœur de l’IA, illustré de nombreux témoignages : quelques rares entreprises (EDF, Malakoff Humanis), mais surtout pléthore de start-up et d’experts en Europe, aux États-Unis ou à Singapour. Sans jargon, l’enseignante explique simplement les principes de l’IA (algorithmes dits « logiques », programmés avec des règles fixes ou capables d’améliorer des recommandations si l’homme augmente les données, le fameux machine learning). Et donne un aperçu de son potentiel, qui reste à prouver : tri des mails, traduction automatique des conversations, voicebots pour récupérer l’historique clients. Ou encore chabots de recrutement susceptibles à terme d’intégrer des tests de personnalité (par exemple celui de Randstadt) et recommandations sur les risques de panne dans les usines… Un tour d’horizon assez partisan, instructif sur les innovations en cours. L’auteure est cependant honnête sur les limites de l’IA, qui « donne une vision probabiliste, et non une certitude ».

Intégrer un projet ?

Cécile Dejoux exhorte les managers à aller de l’avant : un projet IA réussi a besoin d’experts métiers, « n’attendez pas que l’on vous attribue ce rôle, prenez-le, en vous rapprochant des équipes numériques et en participant à un projet comme observateur dans un premier temps » pour monter en compétences. Le livre brosse la démarche d’un projet d’IA en entreprise et les compétences qui resteront essentielles (esprit critique, culture « du doute », capacité à l’intelligence collective). Une partie plus convenue, où cette spécialiste invite à réfléchir à « cette complémentarité » entre l’homme et la machine.

Auteur

  • Lydie Colders