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Accord d’entreprise : La Maif généralise le travail à distance… étendu au samedi

Le point sur | publié le : 31.08.2020 | G. S. M.

Les salariés de la Maif peuvent disposer jusqu’à douze jours en télétravail par mois, à condition d’accepter de télétravailler le samedi matin.

En juillet, la Maif et les représentants des six syndicats (CAT, CFDT, CFE-CGC, CGT, FO et Unsa) ont signé un avenant portant sur le télétravail. Il vient amender l’accord OSER conclu trois ans plus tôt, le 27 juillet 2017, prévoyant que 20 % au maximum de salariés pourraient bénéficier du télétravail moyennant un avenant au contrat de travail d’une durée d’un an. « Fin 2019, ce dispositif était très apprécié et ses bénéficiaires voulaient continuer, mais le système était construit sur des quotas, de sorte qu’il était quelquefois difficile de renouveler les avenants des uns et de ne pas laisser les autres accéder au dispositif », explique Édith Masson, secrétaire syndicale CFE-CGC.

De fait, le système des quotas avait pour corollaire implicite une rotation afin de pouvoir satisfaire successivement toutes les demandes. Durant les négociations ouvertes après la période de confinement due à la crise sanitaire provoquée par la Covid-19, les organisations syndicales ont voulu faire évoluer le système. La CFE-CGC a ainsi demandé un relèvement du quota afin que 40 % des salariés puissent bénéficier simultanément du télétravail. Contre toute attente, la direction a proposé de supprimer purement et simplement toute limitation au nombre de personnes pouvant accéder au dispositif. Autre nouveauté : pour la première fois, les salariés des délégations qui accueillent les sociétaires pourront eux aussi profiter du télétravail. Ce volet de l’accord garde cependant un caractère expérimental puisque 30 délégations seulement sur 130 seront concernées.

15 samedis matin télétravaillés

Pour accéder au télétravail, le salarié devra cependant démontrer, notamment, qu’il est, selon les termes de l’accord, « autonome sur les tâches confiées » et « suffisamment intégré au collectif de travail ». La CFE-CGC estime, malgré tout, qu’une forme de quotas persiste puisque l’accord prévoit la présence sur site au moins deux jours par semaine. Steve Curier, secrétaire syndical de la Confédération autonome du travail (CAT), préfère évoquer de son côté « une volonté commune des organisations syndicales de conserver le lien social dans les équipes afin d’éviter le risque d’isolement ».

Basé sur le principe du double volontariat, salarié et entreprise, l’accord propose cinq « forfaits » mensuels. Le premier permet de bénéficier d’un maximum de 4 jours de télétravail par mois sans aucune contrepartie. Au-delà, les salariés doivent accepter de télétravailler un nombre variable de samedis matin durant l’année : 5 pour le forfait de 5 à 6 jours de télétravail mensuel, 8 pour celui de 7 à 8 jours, 12 pour celui de 9 ou 10 jours et 15 samedis matin s’ils souhaitent disposer de 11 à 12 jours de télétravail par mois. Une indemnité de 50 euros brut sera versée pour chaque matinée télétravaillée durant le week-end. L’accord prévoit aussi quelques garde-fous. Ces samedis matin télétravaillés ne pourront pas être fixés la veille de départ en vacances ni lors du retour de congés. De même, aucun salarié ne sera contraint de télétravailler plus de deux samedis matin consécutifs. L’accord prévoit également qu’un « guide des bonnes pratiques » sera mis à la disposition des télétravailleurs. « Une commission de suivi permettra de régler les éventuels dysfonctionnements », précise Édith Masson. L’accord, en vigueur jusqu’au 31 décembre 2022, devrait avoir des répercussions massives puisqu’un pourcentage écrasant de salariés souhaite en bénéficier. Selon Édith Masson, seule une frange réduite d’entre eux, environ 10 %, préfère le travail permanent sur site. Parmi les organisations syndicales, la satisfaction prévaut. « L’ancien accord prévoyait un entretien annuel pour savoir si la situation de télétravail était conservée, ce qui créait une source de stress », estime Steve Curier. Pour Édith Masson, l’accord présente de nombreux avantages : « Il permet aux salariés de réduire leur temps de trajet, un gain particulièrement important en région parisienne et dans les grosses agglomérations, ce qui aura un impact aussi positif sur le nombre d’accidents de la route et l’environnement. Ce gain de temps apportera aussi plus de sérénité à la cellule familiale, et moins de stress, notamment pour les familles monoparentales. » Reste à savoir quel « forfait » mensuel de jours en télétravail suscitera la plus forte adhésion de la part de salariés.

Auteur

  • G. S. M.