« Sans plan de relance et mesures fortes et ciblées, la France risquerait un décrochage inédit de son industrie pouvant la conduire sous le seuil critique de 10 % du PIB. Les conséquences en seraient dramatiques pour l’emploi, les savoir-faire et compétences, le dynamisme et l’indépendance économique de notre pays. » Pour la seconde fois en quatre mois, l’UIMM et trois syndicats de la métallurgie (CFDT, CFE-CGC et FO) jouent l’union sacrée pour sauver la filière en publiant un manifeste commun. Le premier texte, en date de mai dernier, appelait à un maintien de l’emploi et des compétences dans la filière. Il s’était alors traduit par la signature d’un accord sur l’activité partielle longue durée (APLD) ensuite repris dans la loi « mesures sanitaires » de juin 2020. Ici, les partenaires sociaux de la métallurgie (à l’exception de la CGT non signataire et de la CFTC qui n’est plus représentative) reviennent à la charge, à quelques jours de l’annonce du plan de relance prévue le 3 septembre. Ils proposent un plan de sauvetage des entreprises industrielles qui passerait notamment par un « choc de compétitivité » se traduisant par une baisse d’impôts de 15 milliards d’euros pour la filière (au détriment de la part régionale de la CVAE et de la C3S), la mise en place d’un fonds d’assurance de l’industrie où siégeraient aussi bien Bpifrance et les régions que différents instituts bancaires ou d’assurance et un grand plan de soutien pour la transformation verte des activités industrielles. Les signataires du manifeste appellent également à un dialogue social plus qualitatif et « plus loyal » dans le secteur de l’industrie ainsi qu’à un meilleur respect des PME sous-traitantes par les grands groupes donneurs d’ordres. Si ces deux manifestes successifs marquent le net retour de la métallurgie comme « think tank » paritaire dans le champ social, reste encore à savoir si le futur plan de relance s’emparera des suggestions de la branche.