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« L’application CPF sera bientôt connectée aux offres d’emploi »

L’actualité | publié le : 31.08.2020 | Benjamin d’Alguerre

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« L’application CPF sera bientôt connectée aux offres d’emploi »

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

Le monde de la formation doit se réinventer pour faire face à l’après-crise du coronavirus, estime Bruno Sola, dirigeant du groupe Bizness. L’occasion de réellement franchir le cap du numérique et de renforcer les synergies formation-emploi.

Comment la formation peut-elle participer à la relance de l’activité économique ?

Avant l’irruption du virus, nous étions déjà confrontés à une triple crise. De l’économie, de l’emploi et de la transformation des métiers sous la pression du numérique. La transformation digitale était déjà bien engagée, mais la Covid-19 est venu chambouler l’économie et l’emploi. Tous les économistes s’accordent à estimer que le chômage va croître sensiblement dès septembre, ce qui entraînera une accélération de la transformation des métiers. Face à cette situation, il existe un enjeu massif de développement des compétences dans un horizon de cinq à dix ans. Mais pour y répondre, le monde de la formation doit se moderniser et se réinventer.

L’offre de formation est-elle à la hauteur ?

Oui. On recense environ 90 000 organismes de formation et désormais quasiment un million de modules sur l’application Moncompteformation. L’offre existe, les outils sont là et en choisissant de monétiser le CPF, l’État a donné les moyens aux individus de s’engager dans le processus d’évolution de leurs compétences. Pourtant, les Français persistent à peu se former. Ils ne sont que 35 % environ à franchir le cap même si leur formation est financée par un tiers. Il y a toute une pédagogie à développer sur l’intérêt à se former. Lors du lancement de l’appli CPF, le ministère du Travail a beaucoup communiqué sur les façons de télécharger et d’utiliser l’outil… mais pas assez sur la relation entre l’évolution des compétences et l’employabilité ! Entreprises et individus continuent trop souvent à voir la formation comme un coût plutôt que comme un investissement. Il nous faut dès maintenant intégrer un projet de sensibilisation des Français et d’accompagnement des entreprises sur le sujet !

Quels seraient les leviers à activer pour favoriser cette appropriation de la formation ?

Il est nécessaire d’investir sur le numérique. Les professionnels de la formation ne s’emparent pas assez des outils digitaux même si le confinement a accéléré le mouvement. Toutefois, attention, les outils numériques ne sont pas l’alpha et l’omega comme nous l’a enseigné l’échec des Mooc et des serious games. Il y a une pédagogie numérique à développer et maîtriser pour favoriser l’expérience apprenante. Le blended learning apparaît comme le meilleur moyen de réconcilier l’humain et le digital. Il nous appartient aussi de développer de nouvelles synergies entre acteurs de la compétence et de l’emploi. C’est pour cela que Bizness vient d’ouvrir son capital à Actual Leader Group, l’un des leaders européens du recrutement. Fin juillet, l’ancien directeur de cabinet du ministère du Travail nous confiait que l’avenir de l’application CPF serait d’être bientôt interfacée avec les bases de données des acteurs du recrutement afin que les offres de formation correspondent à des offres d’emploi. C’est une première étape pour que la compétence des individus soit une solution concrète de création ou de retour à l’emploi pour notre pays.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre