Si la crise du coronavirus a peu touché le Vietnam, c’est certes en raison des décisions rapides du gouvernement, aussi bien en termes de tests et de confinement que de soutien à l’économie et aux travailleurs les plus pauvres, mais aussi, selon certains observateurs, grâce à l’intervention des syndicats. Dès février, ces derniers, un peu partout dans le pays, ont lancé des actions, notamment dans les usines, pour obtenir des protections afin de limiter la contagion. De même, ce sont les syndicats qui ont organisé des campagnes d’information et des formations sur les gestes barrières. Et cela dans un pays au parti unique, qui ne dispose que d’une fédération syndicale, chapeautée par l’État, et sans possibilité – mais cela devrait changer l’an prochain – pour les travailleurs de former leur propre syndicat à l’échelle de l’entreprise ou de l’usine… Ce sont d’ailleurs des actions de la base – officiellement illégales –, dans le secteur industriel en particulier, qui ont permis des avancées au niveau national, tant sur la politique sociale que sur le délai décidé pour la mise en place de nouvelles zones économiques (dont on sait qu’elles ne protègent pas bien les salariés des sociétés qui s’y installent), et la réforme à venir sur la liberté syndicale.