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Mobilité internationale : Mobilitas investit dans le VIE en vue de l’après-crise

Le point sur | publié le : 13.07.2020 | Flora Peille

Pour assurer la continuité des recrutements de VIE, mis à mal en début de confinement, l’agence Business France permet la réalisation d’une partie du contrat en France. Le groupe Mobilitas a saisi l’opportunité en augmentant l’embauche de volontaires pour garantir la pérennité de profils de qualité adaptés à l’international.

En 2019, 2 500 entreprises françaises ont fait appel au volontariat international en entreprise (VIE). Le confinement et la crise sanitaire liés au coronavirus ont mis en suspens les recrutements de ces missions durant de nombreuses semaines. Gérée par l’agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française Business France, cette solution « clé en main » pour les entreprises permet chaque année à des jeunes de 18 à 28 ans de partir en mission professionnelle à l’étranger, pour une durée de 6 à 24 mois, renouvelable une fois. Plus de 10 000 personnes sont en poste de VIE en permanence et 50 000 candidatures sont déposées tous les ans. « Durant la crise, beaucoup d’entreprises ont mis en stand-by leur recrutement, mais Business France et les pouvoirs publics ont réagi immédiatement », reconnaît Alain Taïeb, président du conseil de surveillance du groupe Mobilitas, présent dans 96 pays. Des mesures exceptionnelles ont effectivement été mises en place pour faire face au contexte de crise. Depuis le 1er mai 2020, les entreprises françaises peuvent démarrer une mission VIE en France, « pour une durée maximale de six mois par année de volontariat avant l’affectation dans le pays », précise le site de Business France. Pour Alain Taïeb, qui est par ailleurs président de la commission d’appui au développement des petites ou moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) à l’international et administrateur du comité national des conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF), il s’agit d’une véritable opportunité pour les jeunes de s’adapter à l’entreprise et à sa culture.

Déceler les potentiels

« Ces volontaires sur le sol français vont aussi pouvoir remettre sur pied les divisions internationales et les services exports », explique-t-il. Et cette année, le groupe Mobilitas souhaite poursuivre ses efforts. Il s’engage en recrutant 31 personnes par le biais du VIE à destination de 27 pays alors que 12 missions de VIE sont déjà en cours. 2 700 000 euros sont prévus pour assurer les coûts des recrutements sur les deux ans. « Les jeunes recrues iront sur nos sites de Tarbes, de Lille, de Lyon ou de Paris en espérant qu’au mois de novembre ou de décembre prochain, ils puissent partir », précise le président du conseil de surveillance du groupe. Ce dernier reconnaît qu’il s’agit d’un gros effort financier, mais il entend continuer à recruter par l’intermédiaire de ce dispositif et à croire en l’avenir. Le pari semble en passe d’être gagné du côté des candidatures puisqu’à la mi-juin, 700 jeunes ont déjà postulé aux annonces du groupe Mobilitas. En revanche, certaines entreprises sont plus frileuses. Bien que conscient des doutes qui peuvent naître chez les jeunes, Alain Taïeb souhaite les convaincre. « Si les entrepreneurs partent du principe qu’ils vont surmonter la crise, ils doivent recruter aussi », déclare-t-il. Et, selon lui, le dispositif du VIE est l’opportunité pour une entreprise de déceler les potentiels de chaque jeune afin qu’il rejoigne ensuite ses effectifs. Le déménagement international, la relocation et l’archivage sont les activités principales du groupe Mobilitas fortement impacté par la crise sanitaire en raison du blocage des mutations. « Nous nous battons pour nous maintenir debout », affirme Alain Taïeb.

Une vision à long terme

Une cinquantaine de cadres actuels du groupe, qui compte 4 300 salariés, ont bénéficié du VIE au sein de l’entreprise. « C’est un choix d’avenir. On retrouve ces jeunes à des postes importants », assure-t-il, avant de préciser que le développement à l’international n’est pas un apprentissage académique. Il est l’occasion d’intégrer une autre culture, de parler une autre langue et de s’adapter à de nouvelles méthodes de travail. Pour Alain Taïeb, « deux ans de VIE équivalent à quatre ans, cinq ans voire six ans d’évolution en entreprise ». Un plaidoyer pro domo que ne renierait pas Business France.

Auteur

  • Flora Peille