« Le nombre d’accords conclus durant la période Covid ne traduit pas la vitalité de la négociation. Il y a eu des accords dans les grands groupes, mais dans les petites structures, il y a eu des accords informels. L’une des questions qui se posent maintenant est d’établir un retour d’expérience et capitaliser sur ces enseignements. L’un des enseignements majeurs est qu’il faut poursuivre dans cette voie de l’informel et faire confiance aux acteurs. Il faudra aussi examiner le rôle des représentants de proximité et des membres des commissions sécurité. N’avait-on pas sous-estimé leur rôle initialement alors qu’ils ont eu un rôle déterminant durant la crise ? Je crois qu’il faudra ajuster les moyens, mais aussi les modes de fonctionnement des instances pour être plus rapides et plus efficaces à l’avenir. C’est la grande nouveauté qu’apporte cette période. »

Jean-Dominique Simonpoli, directeur général de Dialogues

« Il y a un autre élément, qui est sans doute de bon augure pour la suite, c’est la révolution dans l’organisation du travail. Tous les DRH ne sont pas sur la même longueur d’onde : certains y vont avec volontarisme, d’autres sont un peu sur le « reculoir ». Le télétravail est porteur d’avantages potentiels évidents, mais aussi de risques. Parmi les avantages figure la plus grande autonomie des salariés, qui va de pair avec une plus grande maîtrise de leur destin individuel. Du côté des risques figure une individualisation croissante qui peut rendre difficile une adhésion au projet de l’entreprise. Et au milieu, il y a la nécessaire transformation du management. Le télétravail est porteur de productivité, mais il entraîne aussi une parcellisation des tâches et la distance qui réduit l’évidence de la collectivité de travail. Les entreprises qui gagneront demain seront celles qui vont trouver un équilibre entre la présence physique et collective mieux pensée, avec moins de réunionite et de présentéisme, et le travail à distance. »

Pierre Ferracci, président du Groupe Alpha