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Formation : Babilou fait monter son personnel en compétences

Le point sur | publié le : 13.07.2020 | Mathieu Noyer

Le leader des crèches Babilou actionne plusieurs leviers de formation, dont la VAE, pour respecter le seuil minimal de diplômés que la réglementation impose dans son secteur.

On ne badine pas avec les qualifications dans le secteur de la garde d’enfants. La réglementation est inflexible : pour ouvrir une crèche ou la maintenir en activité, il est nécessaire d’atteindre un seuil de 40 % d’effectifs titulaires d’un diplôme d’État classé de rang 1, d’infirmier, puéricultrice, auxiliaire de puériculture, éducateur de jeunes enfants ou psychomotricien. Le leader du secteur, Babilou, l’a franchi : « Nous comptons un peu plus de la moitié de diplômés de rang 1 parmi nos 5 000 salariés », indique Aurélie Lainé, la DRH. Le seuil a notamment été franchi grâce à une montée en qualification du personnel, que le groupe stimule de plus en plus par un levier principal : la VAE (validation des acquis de l’expérience). « Une cinquantaine de collaborateurs en suivent une chaque année. L’intérêt pour la démarche augmente : cette année, nous avons pour ambition de répondre aux 140 demandes exprimées », poursuit la DRH.

Pour y parvenir, Babilou prévoit de s’appuyer notamment sur l’Opco des entreprises de proximité et les organismes de formation partenaires. Les candidats sont identifiés à l’occasion de leur entretien professionnel annuel, puis ils suivent un parcours d’initiation à la VAE. « Celui-ci vise à bien leur expliquer la consistance du projet, en particulier ses contraintes en termes d’expression puis de restitution par écrit des compétences acquises au fil de la carrière, auprès d’un public qui n’est pas spontanément à l’aise avec cet exercice », ajoute Aurélie Lainé.

Rachat d’une école

L’autre levier pour la montée en compétences, Babilou l’a acquise « sur le marché », avec le rachat, en 2017, d’une école de puériculture en liquidation, Paul-Strauss, à Paris. « Le secteur fait face à une baisse continue de l’offre de diplômes depuis plusieurs années, au point que la pénurie de personnel diplômé aboutit à refuser des ouvertures de crèches. Nous ne pouvions laisser une telle situation perdurer », relate Aurélie Lainé. Ainsi sauvée, l’école intègre 200 étudiants en formation initiale par an. Mais elle est devenue aussi un vecteur de formation continue et diplômante pour Babilou : une trentaine de salariés y suivent chaque année leurs modules théoriques, la partie pratique s’effectuant sur leur lieu de travail.

Pour donner au personnel de Babilou toutes les chances de passer un jour avec succès l’un des diplômes de rang 1 requis, le groupe a mis en place un parcours plus général de montée en compétences. « 60 % de nos salariés bénéficient d’au minimum une action de formation par an », indique la DRH. Identifiés également à partir de l’entretien annuel, les souhaits sont satisfaits au moyen d’un catalogue de 70 actions en format présentiel, que Babilou a construit sur des thèmes comme l’accompagnement de la petite enfance, la pédagogie, l’hygiène-sécurité ou encore les langues étrangères. Le groupe complète son offre de cursus en e-learning, à partir d’une plate-forme dédiée, accessible via des tablettes disponibles dans chaque crèche.

À l’échelon hiérarchique supérieur, Babilou conçoit également, depuis cinq ans, un programme de promotion interne aux postes de directeurs de crèches. La durée du parcours est de neuf mois. Il est individualisé en fonction des spécialisations déjà acquises par le postulant. Depuis son instauration, ce parcours a permis de promouvoir 160 personnes comme directeurs/trices, sur un total d’environ 500, nommés durant la même période.

La fidélisation, une priorité

Conserver son personnel représente un enjeu fort dans les crèches, car la pénurie d’effectifs menace régulièrement. Babilou reconnaît recenser 174 postes vacants par rapport à un besoin de 1 500 CDI à embaucher chaque année. Afin que cet écart ne se creuse pas, le groupe travaille à la fidélisation du personnel. Depuis 2017, un réseau social interne leur permet une libre expression, « sans modération des commentaires » de leurs besoins, voire de leurs états d’âme. Il suscite aussi des échanges directs d’expériences entre salariés. De ce point de vue, il a démontré toute sa pertinence durant la période de confinement, selon Babilou, qui a mesuré une hausse de 76 % des connexions. Par ailleurs, le groupe s’organise pour trouver à ses salariées, souvent jeunes parents, des places en crèches à proximité de leur lieu d’exercice. « La limitation de la distance domicile-travail est ressortie comme une priorité de notre récente étude commandée à Opinion Way sur les attentes de nos collaborateurs/trices », précise Aurélie Lainé.

Auteur

  • Mathieu Noyer