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Sur le terrain

QVT : La Caisse d’épargne Rhône-Alpes forme des managers à la méditation

Sur le terrain | publié le : 06.07.2020 | Mathilde Régis

Pour initier les cadres à la gestion de leurs émotions et de celles de leurs collaborateurs, la banque régionale intègre des séances de méditation dans les modules de formation. Une activité également proposée aux salariés du siège dans le cadre de la politique de RSE.

Au beau milieu des modules de formation sur la stratégie de l’entreprise, son organisation ou ses logiciels, la Caisse d’épargne Rhône-Alpes propose une activité pour le moins originale à ses futurs responsables du réseau d’agences, des fonctions support et des activités de banque d’affaires. « La méditation fait partie des éléments qui surprennent la centaine de managers que nous formons chaque année. Ils ne s’attendent pas à ce qu’on leur offre cette fenêtre à part, qui, en peu de temps, peut leur apporter beaucoup. Un manager a besoin d’être très attentif et de prendre conscience de ses émotions. Les séances aident en termes de maturité professionnelle et dans la gestion de la dimension humaine. Accepter ses émotions, c’est mieux accepter celles des autres. C’est un élément clé très cohérent avec notre parcours où nous avons des formations aux risques psychosociaux », explique Éric Holl, responsable formation de la Caisse d’épargne Rhône-Alpes. Depuis 2019, Tatiana Raitif, ancienne salariée d’Orange avant sa reconversion professionnelle, anime ces séances avec comme objectif le développement d’une meilleure écoute des collaborateurs. « La pratique permet de se concentrer plus facilement, de développer sa créativité et de trouver de nouvelles manières de faire dans la prise de décision », précise la fondatrice de Corpus Vitae.

Un temps pour se ressourcer

Au sein de la Tour Incity, à Lyon, siège de la banque régionale, les 800 collaborateurs de l’entreprise ont également accès à une salle d’activité, de sport et de bien-être, dans laquelle ils peuvent pratiquer la méditation de pleine conscience à un tarif ajusté, ainsi que des séances de renforcement musculaire, de cross training ou de Pilates. Chaque semaine, douze heures de cours collectifs sont assurées par une équipe de neuf coachs, dont Tatiana Raitif, qui est parvenue à rapprocher cette pratique zen du monde de l’entreprise. « Cela permet d’offrir un temps différent de celui du travail. Individuellement, la méditation va permettre de se ressourcer. Elle est vécue comme une pause de plus en plus essentielle pour les salariés. Elle permet de mieux gérer son stress et d’avoir plus d’énergie pour repartir dans sa journée. » Pendant le confinement, Tatiana Raitif a poursuivi les séances en visioconférence. « J’ai fait deux fois plus de séances pendant cette période intense de télétravail, car je suis en lien avec le secteur de la santé. Cela m’a beaucoup apporté, tant sur l’aspect social que sur celui de la détente. Cette pratique m’est devenue nécessaire. » Commerciale pour la banque, Élisabeth Girard a découvert la méditation par le biais de la Caisse d’épargne Rhône-Alpes et la pratique désormais depuis deux ans. « Quand je sors de la séance, quel que soit l’état dans lequel j’y entre, je suis plus calme et plus reposée, même s’il faut faire des efforts pour arriver à tout lâcher », ajoute-t-elle.

« En la matière, le juge de paix est la réinscription des collaborateurs. S’ils continuent à venir, c’est qu’ils en ressentent les effets bénéfiques, car ces cours sont maintenus depuis quatre ans », souligne Fabrice Rozan, directeur RSE de la Caisse d’épargne Rhône-Alpes, qui a pensé l’espace bien-être pour lutter contre la sédentarité. « Avec le développement du secteur tertiaire, nous restons assis une grande partie de la journée et le corps humain n’est pas fait pour le supporter. Le cerveau est en surrégime tandis que le corps est en sous-régime. J’avais la volonté de permettre aux collaborateurs de réduire la pression cérébrale. »

Adhérer pour financer les activités

Pour cela, le système mis en place au siège est proche de l’autofinancement. « L’entreprise met à disposition les locaux, les collaborateurs payent une adhésion calibrée sur des tarifs associatifs, autour de 55 euros le trimestre et 170 euros pour l’année. Jusqu’ici, c’est un succès puisque nous avons 180 adhérents sur les 800 salariés du siège, ce qui est un bon taux de pénétration. » Une première étape pour le directeur RSE, qui souhaite poursuivre la réflexion pour intégrer ces activités dans les heures de travail ainsi que de les élargir au-delà du siège, en particulier en direction des 3 000 collaborateurs des 385 agences que compte la région.

Auteur

  • Mathilde Régis