Depuis le 6 mai et l’annonce, par Xavier Chéreau, le directeur des ressources humaines et de la transformation du groupe PSA, d’un nouveau mode d’organisation du travail basé sur une moyenne de 3,5 jours de télétravail hebdomadaire, les salariés du constructeur automobile sont très sollicités par des sondeurs de tous horizons. C’est la CFE-CGC qui a réagi le plus rapidement en menant un sondage du 18 au 25 mai. Les 3 000 réponses indiquent que 46 % des sondés ne sont pas favorables au télétravail à raison de quatre jours par semaine, 33 % y sont favorables mais en respectant certaines conditions et 15 % seulement se montrent favorables au schéma présenté par la direction. « Lors des séances de concertation avec les organisations syndicales, la direction a déjà annoncé que le télétravail se ferait sur la base du volontariat, précise Anh-Quan Nguyen, DSC CFE-CGC. Il reste cependant à garantir à ceux qui ne souhaitent pas télétravailler qu’ils ne seront pas harcelés pour adopter le télétravail et qu’ils ne subiront aucune discrimination qui pourrait avoir un impact sur leur carrière. Nous avons déjà un accord de principe de la direction sur ce point. »

La CFDT a suivi avec un sondage mené du 2 au 12 juin auprès de 10 000 salariés. Des 3 000 réponses recueillies, il ressort que 56 % des salariés sont défavorables au projet de télétravail massif alors que 44 % y sont favorables. Pour la centrale réformiste, la direction a « mis la charrue avant les bœufs » avec une annonce qui, selon elle, a fait croire à beaucoup de salariés que le cap de la négociation était franchi et le projet acté. Selon Christine Virassamy, DSC CFDT, « cette stratégie qui consiste à pousser les salariés vers le télétravail s’inscrit d’abord dans un contexte de baisse des coûts, des frais de structure et de l’empreinte carbone. Nous sommes favorables à un dialogue constructif mais nous n’acceptons pas la manière de procéder de la direction qui s’éloigne fortement de l’esprit de coconstruction. »

Le 24 juin, c’est la DRH du groupe qui a présenté son propre sondage. Mené entre le 25 mai et le 6 juin auprès de 40 000 collaborateurs de 68 sites répartis dans 23 pays, il révèle que 79 % des 20 000 répondants se sont déclarés favorables au télétravail, 76 % estimant leur activité compatible avec ce mode d’organisation et 80 % disant ne pas avoir rencontré de difficultés liées au télétravail durant la période de confinement. À chacun ses résultats et son analyse…