logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

« Il faut rendre nos CFA attractifs pour les apprentis étrangers »

L’actualité | publié le : 06.07.2020 | Benjamin d’Alguerre

Image

« Il faut rendre nos CFA attractifs pour les apprentis étrangers »

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

Dans la lignée de son engagement pour le développement de la mobilité européenne des apprentis de longue durée, l’ancien ministre et eurodéputé Jean Arthuis a fondé Euro App Mobility, un réseau destiné à aider jeunes et CFA à lever les freins à cette mobilité.

Qu’est-ce qu’Euro App Mobility ?

Euro App Mobility succède à Euro App, un premier projet-pilote créé dans le cadre du budget 2016 de l’Union européenne. Il s’agissait d’un instrument développé pour diriger un consortium européen susceptible de répondre aux appels d’offres de la Commission européenne sur des projets expérimentaux de mobilité longue (de trois à six mois) pour les apprentis pendant leur formation, sur le modèle Erasmus. Ce projet-pilote nous a permis d’identifier les principaux freins à la mobilité longue des apprentis (linguistiques, juridiques, protection sociale, etc.). En 2019, à la fin de la mandature, le projet Euro App s’est arrêté. Nous risquions de voir tout le travail accompli sombrer : c’est pourquoi nous avons créé une nouvelle association, à la mi-mai 2020, avec l’aide d’un groupement de partenaires (Compagnons du Devoir et du Tour de France, Cnam, Chambres des métiers de l’artisanat, CCI Ile-de-France, Global Apprenticeship Network…) pour déployer les pistes explorées par Euro App. Nous sommes soutenus par le ministère du Travail qui nous accorde une subvention de fonctionnement de 400 000 euros sur trois ans, soit environ les deux tiers du budget de l’association.

Quelles sont vos actions à venir ?

Nous cherchons à mettre en place les partenariats nécessaires pour aider les centres de formation d’apprentis (CFA) à développer les mobilités longues. À cet effet, nous cherchons à mobiliser des crédits européens liés à la formation professionnelle non-utilisés (FSE…) ainsi que certains crédits Erasmus afin de mieux les armer. À cette fin, nous ouvrirons un bureau à Bruxelles en septembre ou octobre pour nous rapprocher des instances européennes. Nous comptons également sur les entreprises membres (Nestlé, Accenture, Safran, Adecco, Veolia…), qui sont souvent multinationales, pour porter cette ambition en permettant l’accueil d’apprentis au plan international. L’un de nos objectifs est le développement d’un réseau d’entreprises et de CFA prêts à accueillir les jeunes et, pour cela, il faut rendre nos centres de formation attractifs pour des publics étrangers, ce qui passe par de bonnes conditions d’hébergement, mais aussi l’organisation de cours en anglais. Ce n’est pas forcément le plus facile.

La crise du Covid-19 risque-t-elle de briser la dynamique de l’apprentissage dans les autres pays européens ?

Je ne dispose pas de chiffres, mais le tissu des entreprises des autres pays européens a été aussi bousculé qu’en France par cette crise. Évidemment, tout doit être fait au niveau de l’UE pour qu’elles ne renoncent pas à employer des jeunes et qu’elles continuent à former de futurs talents. En France, il y a des actions à mener auprès des Opco ou des régions afin qu’ils intensifient leurs efforts d’accompagnement des entreprises et des apprentis.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre