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Formation professionnelle : Les ETI, cibles prioritaires des politiques de relance

L’actualité | publié le : 29.06.2020 | Benjamin d’Alguerre

Le secteur de la formation professionnelle sort particulièrement affaibli de la crise du Covid-19. Durant les mois de mars, d’avril, de mai et de juin, les organismes dédiés ont vu leur activité diminuer de 65 % et les frémissements de reprise se font encore attendre… « Nous sommes à 35 % d’activité », calcule Pierre Courbebaisse, président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP). Dans ces conditions, et alors que les annonces gouvernementales concernant les pistes d’une relance de la formation sont attendues (après celles sur l’apprentissage, qui sont intervenues début juin), la FFP, associée au cabinet Asterès, vient de mettre sur la table une douzaine de propositions afin d’« avancer des pistes d’ajustement des dispositifs pour faire de la formation un des leviers stratégiques de la relance », comme l’explique son président.

Pour Nicolas Bouzou, économiste et directeur d’Asterès, le risque pesant sur une future relance économique serait de voir les organisations stopper leurs dépenses en formation. « La crise et ses conséquences – comme le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) – vont avoir de sérieuses répercussions sur la trésorerie des entreprises. Celles-ci pourraient être tentées de cesser d’investir sur leur capital humain alors que, précisément, la clé de la réussite de la sortie de crise réside dans la productivité », indique-t-il.

Un type d’entreprise est mis en exergue dans l’étude d’Asterès : les ETI (50-250 salariés), considérées comme les grandes sacrifiées de la réforme 2018, qui cotisent toujours aux fonds de la formation, mais sans pouvoir bénéficier de droit de tirage sur les fonds Opco désormais. « Elles contribuent à hauteur de 1,7 milliard d’euros et ne reçoivent que 500 millions d’euros », note Charles-Antoine Schwerer, économiste chez Asterès. Le cabinet suggère ainsi de rendre ces entreprises particulièrement fragiles éligibles aux fonds du FNE-Formation, jusqu’alors réservé aux salariés en activité partielle.

Autres scénarios avancés par Asterès : mobiliser plus facilement le compte personnel de formation (CPF) des salariés. Alors que le recours à ce dernier s’est effondré pendant la crise, le cabinet suggère, afin de le relancer, de faciliter ses abondements par les salariés et les entreprises, quitte à muscler sa trésorerie par les reliquats du plan d’investissement dans les compétences (PIC). Un PIC d’ailleurs aujourd’hui toujours ciblé sur les jeunes et sur les chômeurs longue durée, mais que l’étude propose d’étendre à tout salarié dont l’emploi serait en danger. De même que les préparations opérationnelles à l’emploi collectives (Poec), un dispositif actuellement surtout destiné aux demandeurs d’emploi, mais qui pourrait se voir ouvert, lui aussi, aux salariés en situation de reconversion.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre