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Sur le terrain

Formation continue : Mecateam, centre d’excellence pour les travaux ferroviaires

Sur le terrain | publié le : 22.06.2020 | Mathieu Noyer

Le centre Mecateam récemment ouvert en Bourgogne va harmoniser et développer les enseignements pour les salariés de maintenance de cette filière en quête de renouvellement de ses effectifs.

En matière de formation, le secteur des engins de travaux ferroviaires qui emploie près de 95 000 salariés dans 110 entreprises en France dispose désormais d’un lieu de référence. Le centre Mecateam inauguré en février à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) propose sur 1 300 m2 des salles de cours et ateliers de travaux pratiques pour la maintenance de ces matériels, ainsi que trois voies ferrées « écoles » grandeur nature, longues de 300 mètres. Depuis l’obtention en septembre dernier de son agrément d’organisme de formation, le Campus Mecateam y dispense des cursus sur la base d’un référentiel des métiers et des compétences.

Conçu en 2017 après le constat d’un déficit de formation initiale et continue, ce document constitue une petite révolution dans un secteur d’activités caractérisé par l’apprentissage des savoir-faire sur le tas, par transmission d’expérience d’un salarié à un autre. Une telle forme de compagnonnage a ses avantages, mais « le besoin d’homogénéiser les pratiques a clairement émergé parmi les entreprises, dans l’optique de donner partout la même signification à la qualification de technicien de maintenance, et à faire monter les personnels en polyvalence et en compétences », souligne Frédéric Debleds, directeur de Mecateamcluster. Cette association des entreprises du secteur travaille depuis 2011 au développement de la filière dans des installations qui ont représenté 18,5 millions d’euros d’investissements publics.

Formation à distance

Avec les groupes et les PME, Campus Mecateam a élaboré 20 modules de formation, sur un total identifié de 60 dont une trentaine jugée prioritaire. Ils portent sur des thématiques techniques (électricité, automatisation, etc.) ainsi que sur la prévention et la sensibilisation au risque ferroviaire. Jusqu’à présent, il a accueilli 80 personnes, « sur un format volontairement court, de un à cinq jours pour des groupes d’une dizaine de stagiaires chacun », précise Frédéric Debleds.

Afin de former sur dix ans les 5 000 salariés français spécialisés en maintenance des engins ferroviaires, le besoin de changer de braquet s’est fait jour. Un outil web de formation à distance du Campus verra ainsi le jour l’an prochain. « L’accès à nos installations se poursuivra, mais de nombreuses entreprises disposent de leurs propres infrastructures pour les exercices pratiques », relève Frédéric Debleds. L’organisme de Montceau-les-Mines y voit aussi l’opportunité d’introduire le numérique dans l’apprentissage, vecteur potentiel d’attractivité d’un métier vieillissant (un tiers des effectifs a plus de 50 ans) alors qu’il recrute, au rythme d’une centaine d’embauches par an, dans le contexte porteur des investissements dans la rénovation du réseau ferré et de l’ouverture à la concurrence dans le ferroviaire.

Étude des besoins RH sectoriels

Par ailleurs, Mecateamcluster finalise une étude sur les besoins RH de la filière de maintenance d’engins de travaux ferroviaires. Prévue le 7 avril, sa restitution a été repoussée à l’automne, coronavirus oblige. Elle devrait confirmer la pertinence des modules de formation mis en place et présente l’intérêt de proposer une vision prospective globale au secteur, partagée avec ses entreprises, en matière de recrutement, de montée en compétences, ou encore de mobilité professionnelle et perspectives d’évolution de carrière, sans avoir l’ambition d’une GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) de grande échelle.

Un Ferrocampus à Saintes pour le matériel roulant

Un autre pôle d’innovation, de recherche et de formation dans le ferroviaire verra le jour dans les prochains mois à Saintes (Charente-Maritime). Porté par la région Nouvelle-Aquitaine qui investira environ 20 millions d’euros sur une emprise libérée en partie par la SNCF, le Ferrocampus vise à développer « des formations initiales classiques, continues et en alternance avec le lycée voisin Bernard-Palissy, jusqu’à bac + 5, pour 200 à 400 bénéficiaires par an, à partir de 2021 », décrit Xavier Mallardeau-Castanet, chargé du projet au conseil régional. Ce pôle se focalise sur le matériel roulant, autour des enjeux de son « verdissement » – la conversion à des énergies alternatives au diesel –, de son intégration croissante du digital et de l’intelligence artificielle et de sa contribution au sauvetage des lignes qualifiées de secondaires.

Auteur

  • Mathieu Noyer