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« Le recours à la formation peut faire partie de ce qui est négociable »

Le point sur | publié le : 15.06.2020 | L.E.

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« Le recours à la formation peut faire partie de ce qui est négociable »

Crédit photo L.E.

Chaque cas d’entreprise étant particulier, limiter l’impact des restructurations sur l’emploi nécessite de prendre le temps de réfléchir à la meilleure combinaison des dispositifs plutôt que de se précipiter, selon cet expert du Groupe Alpha.

Parmi les différents outils pour limiter l’impact des restructurations, les accords de performance collective (APC) semblent particulièrement intéresser les entreprises. Avec raison ?

Avant de négocier, il faut poser les problèmes, car les réponses ne seront pas les mêmes selon les situations. De quelle nature sont-ils ? Est-ce un souci de fonds propres ? Il s’agit alors d’un problème de trésorerie et pas d’un problème social. Les prêts garantis par l’État apportent une réponse à cette situation. Parfois, il est plus intéressant de mettre en place un plan de reprise et de poursuite de l’activité, car pendant ce temps, l’activité continue et peut même repartir. S’il s’agit d’un manque d’activités, des entreprises ont montré leur capacité à développer des activités alternatives, comme les masques dans le secteur textile. Si ce problème est temporaire, un APC peut permettre de passer le cap et d’éviter de se priver de compétences dont l’entreprise aura besoin dans deux ans, mais ce n’est pas la seule solution.

Qu’est-il possible de faire ?

Le recours à la formation peut faire partie de ce qui est négociable, car elle permet de préparer l’avenir et de répondre au défi de compétences. La réforme de la formation facilite les repositionnements professionnels. Dans un monde idéal, il n’y a pas un seul modèle et la réponse nécessite souvent de combiner les différents dispositifs : on peut jouer sur la démographie, proposer des départs volontaires, et négocier ensuite un APC ou un PSE selon le nombre et la nature des emplois en surnombre.

Cette ingénierie est chronophage alors que les entreprises n’ont souvent pas de temps devant elles…

Il y a aujourd’hui une ambiance de sauve-qui-peut qui n’est pas propice à la réflexion… C’est dommage, car dans le cas de restructurations, c’est en réfléchissant à froid qu’on imagine des solutions. Poser les problèmes et les expliquer, c’est également la meilleure façon de convaincre et de favoriser le dialogue social.

Les acteurs disent aussi ne pas avoir de visibilité…

Les accords se négocient généralement pour une durée de deux à trois ans. Quand les sous-jacents économiques étaient solides, on ne voit pas pourquoi l’activité ne repartirait pas. Il va certes y avoir des destructions d’emplois, mais aussi des créations. Faire preuve de flexibilité, c’est aussi réfléchir aux ponts qui peuvent se créer entre les activités perdues et celles qui vont émerger. La crise a par exemple mis en évidence des métiers sous-valorisés ou des besoins qui, jusqu’alors, n’étaient pas suffisamment pris en compte, comme la rénovation thermique des bâtiments. Autant de pistes de reconversion à privilégier.

Auteur

  • L.E.