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« Pendant la crise, le V.I.E s’est montré résilient »

L’actualité | publié le : 15.06.2020 | Jean-Paul Coulange

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« Pendant la crise, le V.I.E s’est montré résilient »

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Le directeur du V.I.E (Volontariat international en entreprise) dresse le bilan des mois de crise sanitaire qu’a subi le programme.

Le V.I.E a-t-il souffert de la crise sanitaire ?

Le programme V.I.E a bien résisté à la crise qui a commencé dès le mois de janvier en Chine. Les entreprises et les jeunes se sont concertés en mettant en place soit des mesures de télétravail, soit des retours en France. Selon une enquête que nous avons menée au mois de mars, 88 % des jeunes (sur une population totale de 16 000 jeunes sur l’année) sont restés sur place. 11 % sont rentrés en raison de la situation sanitaire, en même temps que le personnel expatrié de l’entreprise. Dans certains cas, il s’agissait de jeunes en fin de mission qui risquaient d’être bloqués sur place, sans possibilité de retour, sans indemnité, sans protection sociale et qui sont revenus par anticipation en France dans leur entreprise pour terminer en télétravail.

Autre élément positif, durant la crise, il n’y a pas eu d’augmentation du taux d’interruption des missions. Les entreprises ont fait le pari de garder les jeunes volontaires sur place en télétravail. Avec l’arrêt du transport aérien, les quarantaines, les mesures barrières, etc, il sera très difficile de se déplacer et gérer ses projets export, à court et moyen terme, comme on le faisait avant la crise : ce sera un atout d’avoir des V.I.E sur place en proximité de son marché. Cela étant, l’impact de la crise sur les V.I.E devrait se faire sentir à l’été en fonction des prévisions d’activité.

À quoi va ressembler le V.I.E dans les prochains mois ?

Le V.I.E, qui fête ses vingt ans cette année, est une formule qui marche et qui n’existe qu’en France. Le taux d’emploi du jeune Talents est de 92 % après le V.I.E et le taux de satisfaction des clients est de 95 % (Ipsos 2019). Nous allons l’optimiser et l’adapter aux besoins post-crise des entreprises. En 2019, avec la loi Pacte, un premier assouplissement a ouvert la possibilité aux jeunes de passer un peu moins de six mois en France pour travailler sur le projet, revenir en formation, etc. L’idée est de flexibiliser ces différentes périodes pour permettre aux jeunes de commencer en France. En mars dernier, la cellule de crise a stoppé les départs alors que 500 jeunes étaient prêts à partir ! Nous avons donc proposé aux entreprises qu’ils commencent leur mission en France dans le cadre d’une période de formation et d’intégration dans les équipes avant de rejoindre le pays lorsque la situation le permettra, et nous allons le généraliser. Le V.I.E doit s’adapter aux besoins lors de la relance. Nous travaillons aussi sur les réductions des délais d’instruction à quatre semaines pour répondre à un besoin de mobilité rapide. Pour les PME, nous travaillons avec la Team France Export sur un V.I.E plus simple « clés en mains », avec une formation en amont, une offre d’hébergement, du coaching, du mentoring pour les jeunes. Enfin, nous réfléchissons à promouvoir des formules de V.I.E partagé, mutualisé, sur quelques mois, par exemple pour l’analyse d’un marché.

Le V.I.E fait-il partie du plan pour l’emploi des jeunes ?

Le V.I.E a un impact sur les jeunes diplômés et l’activité internationale et il sera traité principalement dans le plan de Relance Export actuellement en préparation, qui considère ces jeunes talents motivés comme un réel atout pour la reprise. Nous allons proposer d’adapter le programme aux besoins de la relance et d’apporter un soutien pour les PME en lien avec les régions.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange