Si la précédente récession, due à la crise financière et économique de 2008, avait été baptisée la « mancession », en référence au fait que c’étaient les hommes, dans l’industrie, la construction ou la finance, qui en avaient principalement subi les conséquences, en raison des destructions d’emplois dans ces secteurs, celle qui prend forme actuellement pourrait être une « shecession ». Autrement dit, une récession qui touche les femmes avant tout. « La pandémie a largement altéré la façon dont les Américains travaillent et s’occupent des enfants, écrit le New York Times. Et les femmes portent un poids bien plus lourd que les hommes ». Non seulement elles sont nombreuses, dans l’hôtellerie ou la restauration, à avoir perdu leur emploi, mais en plus, alors qu’elles prennent généralement en charge, en temps normal, environ 70 % des tâches domestiques ou liées à la vie et l’éducation des enfants dans un ménage, le confinement n’a fait qu’accroître ces disparités. Et le déconfinement, qui ne s’accompagne pas partout de la réouverture des écoles ou des crèches, risque d’alourdir un peu plus encore leur fardeau. Les femmes devront-elles travailler à temps partiel, voire abandonner leur emploi pour assurer leurs responsabilités familiales ?, se demande le quotidien. Comment continuer à travailler, en effet, alors que les postes vont être de moins en moins nombreux et de plus en plus difficiles à décrocher ? Dans tous les cas, l’impact de cette situation sur les mères qui travaillent pourrait se faire sentir sur toute leur vie, en les privant d’opportunités professionnelles et des revenus qui vont avec, prévient le New York Times.