logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Espagne : Bronca contre la fermeture d’une usine Nissan

L’actualité | Internationale | publié le : 08.06.2020 | Lys Zohin

Des ouvriers en colère qui brûlent des pneus devant les portes de l’usine Nissan à Barcelone. Le gouvernement espagnol qui critique la décision du constructeur automobile nippon de fermer l’usine, déclarant qu’il vaudrait mieux accroître les efforts de productivité plutôt que de dépenser un milliard d’euros pour la fermeture… Décidément, la décision de Nissan d’abandonner toutes ses activités dans la région et de restructurer l’ensemble de sa production au niveau mondial passe mal… Non seulement la fermeture de l’usine de Barcelone d’ici la fin de l’année va détruire 3 000 emplois, mais en plus, elle affectera au moins 20 000 familles. Une catastrophe économique pour la Catalogne, estiment les syndicats.

En fait, Nissan réfléchissait à replier la voilure en Europe pour se concentrer sur la Chine, l’Amérique du Nord et le Japon depuis des mois. Le constructeur a annoncé une perte de plus de 6 milliards de dollars sur l’exercice se terminant en mars, une première depuis onze ans. Et bien sûr, la crise économique induite par l’épidémie de coronavirus n’a rien arrangé, la demande de véhicules, déjà poussive, s’étant effondrée. Pour autant, la ministre de l’Économie, Nadia Calviño, ne s’avoue pas encore vaincue et le gouvernement espagnol veut négocier pour « trouver des alternatives à cette décision, puisque nous pensons que l’usine de Barcelone revêt un enjeu stratégique pour Nissan ». L’usine espagnole opérait, cependant, bien en dessous de ses capacités depuis des mois, faute de demande. Les salariés, craignant le pire, étaient déjà en grève depuis le 4 mai, lorsque les premières rumeurs de fermeture de l’usine avaient circulé. Reste à savoir maintenant si Nissan devra rembourser le versement des allocations chômage offertes par l’État espagnol, dans le cadre du dispositif mis en place en raison de la pandémie, et assorties de l’obligation de réintégrer les salariés et de les garder au moins six mois.

Auteur

  • Lys Zohin