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Sur le terrain

QVT : Bpifrance enrichit ses accords pendant la crise

Sur le terrain | publié le : 01.06.2020 | Lys Zohin

Woman using her personal computer at cafeteria

Bpifrance, la banque publique d’investissement, n’a pas négligé ses propres salariés.

Crédit photo Prostock-studio - stock.adobe.com

La banque publique d’investissement a approuvé un premier accord-cadre de qualité de vie au travail en 2015. Depuis, elle n’a cessé de le compléter et d’innover, notamment dans le nouvel accord signé en 2020. La crise lui donne une occasion supplémentaire d’agir dans ce domaine.

Une plateforme pour prendre le pouls des collaborateurs confinés chez eux ; des classes virtuelles pour les managers à distance et des conseils sur les pratiques managériales adaptées ; des formations en ligne pour tous et des séances individuelles avec des coaches pour échanger sur les préoccupations du moment. Et, de façon encore plus concrète, un guide manager spécifique sur le travail à distance, des FAQ, ainsi que des mini-guides pour occuper les salariés et leur famille pendant les fins de semaine, bien s’alimenter, se cultiver et faire, autant que possible, du sport. Sans oublier un système de garde d’enfants pour les parents travaillant à domicile, ainsi que des heures de cours virtuelles gratuites pour les enfants des collaborateurs : Bpifrance, la banque publique d’investissement, comme annoncé lors de l’allocution du président de la République, en première ligne pour soutenir les entreprises face à la crise économique induite par celle du coronavirus, n’a pas négligé ses propres salariés, bien au contraire. « Nous avons toujours eu le souci de les accompagner au mieux, précise Sébastien Gardes, chef de projets RH à la direction du développement RH et de la formation du groupe, mais à la faveur de la crise, nous avons inauguré de nouvelles méthodes. » Ainsi, si l’institution n’effectuait qu’une « prise de pouls » annuelle des collaborateurs, elle a décidé de passer à une fréquence nettement plus rapprochée – toutes les semaines, puis toutes les deux semaines, pendant le confinement. Avec un taux de participation élevé, « qui nous a permis d’adapter nos actions tout au long de la crise sanitaire ».

Premier accord-cadre en 2015

Ces actions ponctuelles s’inscrivent dans le champ de la qualité de vie au travail. Signé en 2015, le premier accord-cadre, destiné à l’ensemble des entités du groupe, a ensuite été enrichi au fil des années. En 2016, est venu s’ajouter un chapitre sur la conciliation vie privée/vie professionnelle, puis un autre, sur l’amélioration des conditions de travail, et enfin, en janvier 2020, un nouvel accord a renouvelé les dispositifs initiaux en les agrémentant de nouveaux éléments : l’engagement solidaire, avec notamment le mécénat de compétences, et le congé solidaire international. Ont également été incluses des pratiques telles que la charte du bien-vivre ensemble, le don de jours de repos de la part des salariés à d’autres, parents d’enfants handicapés ou proches aidants, et des plateformes en ligne comme « Toutes mes aides », permettant aux collaborateurs de trouver l’aide appropriée en fonction de leur besoin. « Cela faisait partie d’une demande des collaborateurs de cimenter l’accord de QVT et de l’enrichir, précise Mathieu Cognet, secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) de Bpifrance. Et puisque la banque publique d’investissement est celle de l’innovation, alors, l’innovation sociale en fait partie. »

Bpifrance a également fait évoluer son offre en fonction du profil des salariés. « Le premier accord se concentrait principalement sur les plus de 50 ans, sourit ainsi Mathieu Cognet. Depuis, les effectifs ont rajeuni. Nous avons donc mis à disposition des collaborateurs davantage de berceaux, dans le cadre d’un partenariat avec des crèches d’entreprises, avec un accès prioritaire », ajoute Katia Madonia, juriste en droit social, attachée à la DRH groupe de Bpifrance. Le secrétaire général de l’UNSA ainsi que la direction de l’institution avouent qu’il « a fallu convaincre » les collaborateurs, certains ne voyant dans l’accord QVT initial qu’un « gimmick ». Mais à force de communication pour les sensibiliser et d’ateliers pour les informer, aujourd’hui, chacun en voit les avantages. Quant aux managers, qui ont également bénéficié de formations pour déployer les accords sur le terrain et se faire le relais du bien-être au travail et d’un dialogue bienveillant, ils ont joué le jeu, « au bout de quelques mois après le premier accord-cadre », précise le délégué syndical.

Étendre le télétravail

Aujourd’hui, la direction des ressources humaines réfléchit à ce qui reste à faire et à conserver de cette période. « Nous allons sans doute repenser et étendre le télétravail », avance Katia Madonia. Les représentants du personnel seront associés à cette réflexion. Mais « l’idée est bien de garder les bonnes pratiques », conclut la spécialiste en droit social. Alors que Bpifrance jouera un rôle central dans la relance économique du pays, il s’agit en effet de fidéliser, encore plus, les talents et d’en attirer de nouveaux.

Auteur

  • Lys Zohin