RDF a décidé de valoriser les actions solidaires de ses salariés dans le cadre de la crise sanitaire et sociale actuelle via l’ouverture d’une plateforme « Solidarité Covid-19 » lancée le 24 avril dernier. Le principal gestionnaire de réseau de distribution de gaz en France a choisi de verser 100 euros à une association pour toute action d’un salarié, qu’il s’agisse de dons financiers ou d’actions de bénévolat. Le choix de GRDF s’est porté sur des partenaires historiques tels que la Fondation Agir contre l’exclusion, Makesense, Cuisine mode d’emploi(s) et la Fédération des banques alimentaires et sur des partenaires comme Emmaüs, la Croix-Rouge et la Fondation des hôpitaux de France qui ont des besoins supplémentaires liés au contexte sanitaire. L’aide alimentaire et sanitaire d’urgence, la solidarité de proximité, le soutien scolaire et le lien avec les personnes fragiles ou isolées font partie des thématiques retenues. Concrètement, à l’issue d’un acte solidaire, le salarié se connecte sur la plateforme et choisit l’association qu’il souhaite soutenir. À la mi-mai, près de 400 actions ont déjà été déclarées.

« Ce n’est pas une surprise, indique Patrick Bonneau, directeur des ressources humaines et de la transformation de GRDF. Les salariés n’ont pas attendu la plateforme pour se mobiliser. Pendant le confinement, nous avons observé diverses initiatives. Par exemple, des collaborateurs ont utilisé des imprimantes 3D pour fabriquer des visières pour les soignants. D’autres ont conçu des blouses et des surblouses. » Jeanne-Sarah Savart, pilote du projet, en détaille la genèse. « Au regard du besoin de nos partenaires historiques durant la crise et de la volonté d’aider des salariés, nous avons créé un groupe de travail constitué de 16 ou 17 volontaires pour organiser ce que l’entreprise pouvait faire », explique-t-elle. Personnel des ressources humaines, collaborateurs de tout le territoire et de tout métier, agents en charge de la RSE… ont donc structuré le contenu de la plateforme dès le début du mois d’avril. Pour ce faire, les besoins et les initiatives ont été recensés afin que les salariés s’engagent et soient informés facilement. Des tutoriels, des contacts directs avec les associations ou encore des informations sur le dispositif ont été mis à leur disposition. « La plateforme renforce la capacité à se mobiliser et l’appartenance à l’entreprise », assure Patrick Bonneau. Les actions solidaires n’ont rien d’exceptionnel chez GRDF. L’entreprise en organise chaque année, mais le directeur des ressources humaines reconnaît « qu’une opération comme celle-ci est la première ». Pour lui, « une vraie mobilisation des équipes des ressources humaines et des autres services a eu lieu, que ce soit sur la gestion de la crise, mais également sur la saisie de l’opportunité pour trouver des réponses solidaires le plus rapidement possible ».

François Meyer, technicien depuis quatre ans pour GRDF en Lorraine, fait partie de ceux qui ont utilisé la plateforme. Il l’a découverte grâce au réseau social interne qui recense déjà des initiatives collaboratives. Il souhaitait relayer auprès de ses collègues l’existence de la course « Les coureurs du cœur », à laquelle il participait. Il indique avoir « été très surpris de la rapidité de réaction et de la mobilisation engendrée » et avoir constaté le lien que la plateforme créait en permettant de mettre en contact des collègues de tout le territoire national. L’adhésion des cadres s’est faite immédiatement et n’a posé aucune difficulté puisque les actions sont réalisées sur du temps personnel. Sur les 12 000 employés que recense l’entreprise, plus de 5 000 disposent d’un compte épargne temps (CET). GRDF permet à ceux qui le souhaitent de débloquer jusqu’à cinq jours de CET pour une mission de bénévolat. Pour l’instituer, « on a trouvé les bonnes parades juridiques. Nous n’avons pas signé d’accord avec les syndicats, avec qui nous échangeons quotidiennement. Nous les avons informés de la mise en forme de la plateforme », explique Patrick Bonneau. En termes de coût, une ligne budgétaire est dédiée au dispositif. Les outils techniques nécessaires à sa mise en place étant déjà existants, ils n’ont engendré aucune enveloppe supplémentaire.