depuis la crise sanitaire n’a pu être anticipé et a donc mis en lumière une désorganisation dans la vie quotidienne des salariés. Dans ce contexte, les télétravailleuses sont confrontées au syndrome de Shiva : en couple avec des enfants, elles avouent être totalement accaparées entre leur rythme de travail effréné et le cumul de leurs activités quotidiennes. En plus d’être en télétravail, les femmes endossent plusieurs rôles (femme de ménage, infirmière, gendarme, maîtresse d’école). De plus, elles sont régulièrement interrompues par leurs enfants.

Les femmes qui télétravaillent confient que leur partenaire confiné n’assure pas ou peu les tâches réservées au foyer ou l’éducation des enfants, créant plus de conflits. Elles se retrouvent à bout de nerfs1, enchaînant au cours d’une même journée un rythme indécent d’activités, ne s’accordant aucun temps pour se ressourcer.

à certains hommes ou pères de ne pas s’investir, ils n’y sont peut-être pas habitués et ne savent pas comment faire.

Habituées à gérer de nombreuses activités, les femmes ont tendance à penser qu’elles savent et maîtrisent le savoir de la « maîtresse de maison », qui leur a été transmis par leurs grands-mères ou mères. Dans l’inconscient collectif, ce stéréotype de la « ménagère » persiste encore, tant dans l’esprit masculin que féminin. Il est perçu négativement. Pourtant, il s’agit bien d’un leadership invisible.

Si le partage des activités quotidiennes au sein du couple a progressé depuis quelques années, et si certains hommes sont devenus de vrais partenaires pour gérer les activités du quotidien, le confinement et le recours au télétravail généralisé ont déstabilisé cet équilibre. Les femmes sont invitées à se libérer de ce conditionnement et affirmer leur leadership par le dialogue.

nécessite d’être redistribuée au regard des nouvelles contraintes. Commençons par le dialogue en identifiant si les membres de la famille savent qu’ils ne savent pas faire. Nous devons déployer des méthodes qui placent chacun en position d’écoute. À titre d’exemple, l’apprentissage scolaire à distance des enfants est une nouvelle activité. L’imposer à son partenaire est fondé sur la croyance qu’il sait faire et lui-même n’a peut-être pas conscience qu’il ne sait pas faire.

Avant toute prise de décision, dialoguer permet de confronter chacun aux enjeux du télétravail généralisé et aux solutions proposées par les autres. L’initiation d’un « grand débat » donne le même niveau d’information. Les femmes doivent expliquer dans leur propre foyer qu’elles se sentent comme « un robot sans cesse sollicité et en surcharge mentale ». Ainsi, en distribuant la parole à tous et en les laissant faire des propositions pour coconstruire les nouvelles règles de vie de la maison, le plus apte et le plus motivé sera identifié collectivement pour gérer cette nouvelle activité. La décision sera plus facilement acceptée et objective. Les femmes peuvent ainsi exercer leur leadership comme un art, un peu comme les « Mayyas », ce groupe d’artistes qui subliment le syndrome de la femme Shiva2.

entre l’homme et la femme est ainsi remise en cause par le télétravail généralisé. Ce nouveau mode d’organisation plébiscité désormais par les entreprises impacte leur culture et leur politique de gestion des ressources humaines. Les DRH ont ainsi l’occasion d’aider les femmes à développer leur leadership dans le cadre de l’égalité femme/homme et d’encourager la parentalité des collaborateurs de l’entreprise.