Ni le coronavirus ni le confinement n’ont fait chuter le moral de nos concitoyens, si l’on en croit une étude du Crédoc sur les conditions de vie et les aspirations des Français. En janvier 2020, près des deux tiers des personnes interrogées (64 %) se déclaraient heureuses, et fin avril 2020, elles sont encore 62 %. Il n’est pas possible de parler de déni face à l’accumulation des mauvaises nouvelles. Une majorité des personnes interrogées pensent, en effet, à la fin du mois d’avril, que le chômage va augmenter (70 % craignent même que ce soit le cas durant plusieurs années) et que leur niveau de vie pourrait diminuer. Le contexte et les faits sont connus des Français : le décès de plus de 25 000 personnes (à fin avril), les risques de deuxième vague, les libertés réduites, les effets secondaires délétères de l’enfermement, mais ils produisent peu d’incidences visibles sur leur moral, en tout cas pour le moment, selon le Crédoc. Cette expérience semble démontrer l’aspiration des Français à modérer leur rythme de vie : 80 % de la population continue de penser qu’il est préférable de ralentir, contre 20 % qui souhaitent vivre la vie « à 100 à l’heure ». Cet état des lieux sur le bien-être des Français confirme une tendance observée depuis les années 50 par le Crédoc : la production et la consommation croissante de biens et services ne rendent pas beaucoup plus heureux, car « si l’on observe une amélioration du bien-être ressenti, cela se fait dans une moindre proportion que la création de valeur ajoutée supplémentaire chaque année », conclut l’étude.