Le journal allemand des affaires, Wirtschaftswoche, n’y va pas par quatre chemins. « La crise sanitaire actuelle pourrait provoquer un choc salutaire pour l’industrie automobile », a-t-il récemment écrit. Alors que les estimations de pertes d’emplois dans le secteur s’élèvent déjà à quelque 300 000, les experts prédisent désormais qu’au moins 100 000 postes de plus vont être détruits dans les prochains mois. Les grands constructeurs profiteraient ainsi de la crise actuelle pour accélérer la cure d’amaigrissement et la transition aussi bien digitale qu’en matière de production de véhicules électriques. Les destructions d’emplois supplémentaires – de la part de Daimler, par exemple, qui a annoncé récemment porter à 15 000 le nombre de suppressions de postes, fixé à l’origine à 10 000 – seraient donc une façon d’aborder l’avenir, celui de la voiture électrique, dans de meilleures conditions… Toujours est-il qu’il faut, même au prix de destruction d’emplois, sauver l’industrie automobile, selon le président du syndicat IG Metall, Jörg Hofmann. Dans une interview au quotidien des affaires, Handelsblatt, il a prévenu : « Si l’automobile ne se relève pas, alors le secteur de l’ingénierie mécanique, la métallurgie et l’industrie chimique, qui dépendent en partie de l’automobile, auront eux aussi du mal à sortir de la crise », a-t-il déclaré.