Un jour seulement après les avoir renvoyés chez eux en quarantaine, parce qu’ils avaient été en contact avec des collaborateurs infectés par le coronavirus, la société sud-coréenne Yura a demandé aux salariés de ses usines en Serbie de revenir travailler. Depuis le début de l’épidémie, 35 personnes ont été testées positives. « La situation est critique, a déclaré le représentant syndical local de Yura, qui fabrique des câbles et autres pièces électroniques pour l’industrie automobile. Les salariés ont peur de perdre leur emploi. » Du coup, le maire de Leskovac, la ville où se situe l’une des usines, s’en est mêlé, faisant pression sur l’entreprise, qui a finalement décidé de ne rappeler qu’une partie des salariés, en l’occurrence trois par ligne de production, qui en compte 10 habituellement… Une position qui ne convient pas aux syndicats, la distanciation physique n’étant toujours pas respectée, selon eux. Yura n’en est pas à sa première controverse en Serbie. En 2016, des ONG avaient interrogé les salariés et constaté que nombre d’entre eux se plaignaient de mauvais traitements, qui allaient du non-paiement des salaires à l’interdiction de se syndiquer en passant par du harcèlement sexuel, sans oublier le refus de pauses pour aller aux toilettes… La société sud-coréenne, implantée en Serbie depuis 2010, a reçu une subvention de 25 millions d’euros pour ouvrir trois usines, employant actuellement 6 000 salariés, payés 300 euros par mois. Par ailleurs, en 2013, les médias locaux avaient fait état du fait que Yura avait offert deux voitures en cadeau au ministre du Travail serbe…