Le forfait mobilité durable, instauré par la loi d’orientation des mobilités (LOM) et officialisé par le décret du 11 mai, commence à susciter des offres commerciales similaires à celles du titre restaurant. Le principe est identique : permettre aux salariés de bénéficier de la prise en charge d’une partie de leurs frais de déplacement domicile-travail en mode durable (co-voiturage, vélos, trottinettes). La CFDT y voit un double avantage : le système simplifie la gestion administrative tout en apportant une sécurité juridique à l’entreprise. Même écho favorable à la CPME : « Nous sommes favorables à la possibilité d’accompagnement financier des salariés afin d’avoir des modes de déplacement alternatifs à la voiture », souligne Guillaume de Bodard, président de la commission environnement.
Derrière l’adhésion de principe pointent cependant des réserves. « Cela ne doit pas faire oublier les politiques de revalorisation salariale », rappelle Madeleine Gilbert, secrétaire nationale de la CGC en charge de la RSE, qui demande à ses élus de « s’appuyer sur l’outil ticket mobilité pour obtenir des modalités de mise en œuvre qui favorisent les mobilités douces ». La CFDT souligne le risque d’affaiblissement du dialogue social : « Il ne faudrait pas que ces solutions “prêtes à l’emploi” réduisent la place du dialogue social dans les entreprises sur la question des mobilités, affirme Nicolas Fourmont, secrétaire confédéral en charge du développement durable. Si le titre mobilité est mis en place sans discussion préalable, les entreprises risquent de perdre une occasion de nouer un dialogue social sur un sujet important pour les salariés. » Enfin, Guillaume de Bodard, de la CPME, se montre dubitatif sur l’avenir du dispositif dans les TPE : « Compte tenu du contexte catastrophique sur le plan économique, je crains que les attentes soient déçues. »