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Mexique : Quand le grand voisin du nord pousse au travail

L’actualité | Internationale | publié le : 11.05.2020 | L. Z.

Qu’ils travaillent à Tijuana, à Ciudad Juárez ou ailleurs à la frontière avec les États-Unis, pour des constructeurs automobiles, aéronautiques ou d’autres industriels, les salariés mexicains ignorent le coronavirus, même si, officiellement, seules les activités considérées comme essentielles sont possibles dans le pays. Pour une raison simple. Ils subissent non seulement des pressions de la part de leur employeur, mais aussi des États-Unis. L’ambassadeur américain au Mexique, Christopher Landau, a ainsi récemment tweeté qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas interrompre l’approvisionnement en direction de son pays. « Le Mexique doit répondre aux besoins actuels des États-Unis, a-t-il martelé, sinon, il risque de perdre son plus gros client et les emplois qui vont avec. » De fait, quelque sept millions de Mexicains travaillent dans le secteur manufacturier, lequel correspond aux deux tiers des exportations du pays. En outre, les États-Unis considèrent, en plus des secteurs agro-alimentaire et pharmaceutique, que l’aéronautique et l’industrie de la défense sont « essentiels », contrairement au Mexique. Le Pentagone a même envoyé une lettre au gouvernement mexicain pour s’assurer que « l’impact de la crise sanitaire sur l’approvisionnement militaire et la sécurité américaine soit le moins fort possible ». Le Mexique étant au bord de la récession, il est particulièrement vulnérable à la pression américaine. Si les autorités mexicaines ont fait fermer certaines usines, dont les salariés étaient tombés malades, et même menacé de poursuites les employeurs, l’affaire montre combien le Mexique et les États-Unis sont dépendants l’un de l’autre, et combien l’asymétrie de la relation est criante.

Auteur

  • L. Z.