C’est un marché de 8,5 milliards de dollars par an. Celui des fleurs, emblématique de la mondialisation. Produits aussi bien en Colombie qu’au Kenya et en Éthiopie, transportés par avion vers les pays occidentaux, œillets, glaïeuls, roses et tulipes se fanent, faute de mariages et même d’enterrements… Pour les travailleurs dans les champs et sous les serres, souvent précaires, c’est la catastrophe. En Éthiopie, par exemple, les exportations de fleurs ont permis d’engranger l’an dernier quelque 280 millions de dollars, ce qui, avec le tourisme et les envois d’argent des expatriés, constitue l’essentiel des revenus du pays. « Des dizaines de milliers de travailleurs, principalement des femmes, ont été renvoyés chez eux, déclare Anna Barker, de la fondation Fairtrade. La plupart n’ont pas d’économies. Ils ne pourront bientôt plus acheter de nourriture. » Et contrairement au secteur du textile, rien n’indique pour l’instant que les grands donneurs d’ordre, à Amsterdam ou ailleurs, vont leur venir en aide…