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Covid-19 : 55 % des patrons de PME redoutent la faillite

L’actualité | publié le : 27.04.2020 | Benjamin d’Alguerre

Les PME lancent un cri d’alarme. Une majorité de dirigeants de petites et moyennes entreprises craignent de mettre la clé sous la porte, selon une étude de la CPME.

Les patrons de TPE-PME font grise mine. Dans les petites entreprises, l’impact de la crise du Covid-19 se fait sentir plus qu’ailleurs. Selon une enquête réalisée mi-avril par la CPME auprès d’environ 3400 de ses adhérents, seuls 35 % des entreprises seraient encore en activité. De quoi laisser imaginer le pire à leurs dirigeants. 92 % d’entre eux ont observé un recul de leur chiffre d’affaires en mars, dont 60 % qui l’ont vu fondre de plus de la moitié. Et sans espoir de retour à la normale avant, a minima, le 11 mai prochain – date du début du déconfinement – ils sont 55 % à redouter la faillite. « C’est du jamais-vu même en 2008-2009 », commente François Asselin, président de la Confédération des PME. « À l’époque, nous subissions principalement une crise du crédit. Les entreprises qui n’avaient pas besoin de leur banquier n’avaient pas forcément de souci à se faire. Aujourd’hui, ce que nous traversons impacte à la fois l’offre et la demande. C’est une catastrophe. » Personne, chez les représentants des patrons de TPE-PME, n’est dupe des conséquences délétères de cette crise sur l’état des sociétés. « Les défaillances vont flamber », prédit François Asselin. L’AGS, l’instance délégataire de l’Unédic chargé de la gestion des créances de salaires pour les entreprises en redressement ou liquidation judiciaire, partage leur analyse. Et même si pour l’heure, les défaillances d’entreprises enregistrées en mars-avril 2020 sont plutôt en recul par rapport à la normale du fait de leur fermeture durant la période de crise ou des mesures de sauvegarde prise par l’exécutif (comme le chômage partiel), le régime s’attend à devoir intervenir massivement dès la reprise de l’activité. Plusieurs secteurs sont identifiés comme particulièrement à risques : le bâtiment, l’hôtellerie et la restauration. Trois secteurs qui ont vu leur chiffre d’affaires reculer d’au moins 70 % en mars selon une étude réalisée pour l’U2P par le cabinet Xerfi I + C.

En attendant la reprise, les représentants des PME battent le pavé afin de négocier reports de charges, garanties de crédits par l’État et accès au fonds de solidarité mis en place par les pouvoirs publics. Si une première batterie de mesures a déjà été déployée par Bercy, François Asselin redoute qu’un report de charges qui ne s’étendrait pas jusqu’en 2021 ne se traduise par de nouvelles défaillances. « Un certain nombre d’entreprises ayant vu leur activité plombée en 2020 risquent de ne pas être complètement remises quand les impôts leur tomberont dessus l’année suivante. Elles ont besoin d’un nouveau sursis », plaide-t-il.

À voir s’il sera entendu.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre