Les salariés ne sont pas tous logés à la même enseigne au sein d’une même entreprise, et ne vivent pas la crise de la même manière. Le confinement a, en effet, divisé le monde du travail en trois. Alors qu’un tiers des actifs, dont un grand nombre d’employés, est aujourd’hui en première ligne et travaille dans des conditions qui mettent parfois leur vie en danger… un autre tiers est en télétravail. Des cadres pour la plupart. À côté de ces deux catégories, qui participent à la continuité de l’activité de leur société, un dernier tiers est en congé maladie, en congé ou en activité partielle. Plus d’un ouvrier sur deux se retrouve dans cette dernière situation, avec la perte de salaire que cela implique. Un clivage, certes exacerbé par les circonstances, mais auquel les entreprises doivent prêter toute leur attention. Car si elles veulent éviter les fractures, une fois la crise sanitaire passée, elles ont tout intérêt à veiller à la cohésion sociale et, pour cela, à s’appuyer sur le dialogue pour ne pas accroître encore l’inégalité des conditions de travail. La façon dont s’effectuera la reprise reposera en grande partie sur la confiance que s’accordent mutuellement les partenaires sociaux… C’est-à-dire, sur la qualité du dialogue social.