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Formation : La crise, accélérateur pour la VAE ?

L’actualité | publié le : 20.04.2020 | Benjamin d’Alguerre

Le ministère du Travail a donné un coup de pouce à la VAE en simplifiant son accès pour les salariés en activité partielle. De quoi, peut-être, réhabiliter ce dispositif de reconnaissance des compétences jugé lourd et chronophage.

La crise du Covid-19 pourrait-elle donner un second souffle à la VAE ? Ce dispositif de validation des acquis de l’expérience lancé en 2002 n’est jamais parvenu à atteindre sa vitesse de croisière. Alors qu’il devait, initialement, faire monter en qualification 60 000 personnes par an, on est loin de l’objectif avec « seulement » 25 000 diplômés par ce biais chaque année. La loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018 a eu beau réduire le temps d’expérience nécessaire à l’entrée dans le dispositif de trois ans à un an, aucune inversion de tendance n’a été constatée depuis. Le renforcement de l’attractivité de la VAE constitue d’ailleurs l’objet de la mission que Muriel Pénicaud a confié en janvier 2020 à trois experts (Claire Khecha, directrice de Koalizi et ex-directrice générale de l’Opco Constructys, David Rivoire, président du cabinet de conseil VAE Les 2 Rives, et Yannick Soubien, ancien vice-président formation-apprentissage de la région Basse-Normandie). Initialement programmé pour le début de l’année, ce rapport devrait être rendu fin avril-début mai si la situation sanitaire le permet.

Digitalisation

La VAE constituait l’un des sujets abordés par les ordonnances de « mesures d’urgence » parues au Journal officiel le 30 mars dernier. « Il s’agit de simplifier son accès », expliquait Antoine Foucher, directeur de cabinet de la ministre du Travail, le 14 avril à l’occasion d’une « conversation digitale » organisée par LHH. En clair : permettre aux neuf millions de salariés en activité partielle de saisir l’opportunité « offerte » durant le temps de confinement de développer leurs qualifications… à distance puisque toute formation présentielle est proscrite pendant la crise. « Cette période difficile offre au moins l’opportunité au plus grand nombre de renforcer leur employabilité en faisant le choix d’une validation des acquis de l’expérience », note François Moreau, président de LHH. Ainsi, depuis la publication de l’ordonnance, les Opco et les associations Transition Pro (ex-Fongecif) peuvent financer forfaitairement un parcours complet de VAE jusqu’à un plafond de 3 000 euros en puisant dans les fonds dédiés à l’alternance ou à partir des excès de contributions de leurs adhérents.

Le ministère du Travail n’est pas le seul acteur à espérer susciter des vocations pour la VAE durant la période de confinement. Adecco a lancé trois parcours digitaux ouverts non seulement à ses salariés, mais aussi à ses intérimaires. Avec un certain succès : « Nous avons enregistré près de 2 000 demandes et quelque 150 dossiers ont été déposés… dont 80 par des intérimaires en CDII », calcule Frédérique Plasson, directrice générale des opérations. La digitalisation des contenus offre l’occasion aux prestataires de casser l’image de dispositif lourd et chronophage traditionnellement associé à la VAE. « Pour autant, si la réalisation d’un parcours VAE en distantiel permet une accélération considérable du dispositif, le renforcement de l’accompagnement des candidats demeure indispensable », explique David Rivoire. Afin de ne pas briser l’élan engagé. Et à condition, dans l’après-crise, « que la VAE devienne un sujet de dialogue social dans les entreprises », souligne Jean-Dominique Simonpoli, président de l’association Dialogues.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre