L’impact de la crise sanitaire se fait déjà sentir sur le secteur du numérique. Selon une enquête menée entre le 31 mars et le 7 avril par Syntec Numérique auprès de 166 de ses adhérents, les trois quarts (74,1 %) anticipent une baisse de leur chiffre d’affaires prévisionnel sur le deuxième trimestre 2020, en moyenne de 22 %. Cet impact de la crise risque d’être amplifié par « un allongement perçu des délais de paiement ». Syntec Numérique alerte sur les difficultés de trésorerie accrues qu’un tel phénomène va entraîner pour les plus petites structures.

Pour beaucoup de dirigeants, l’avenir apparaît sombre. Ils sont près de la moitié (46 %) à exprimer leur inquiétude quant à la pérennité de leur entreprise si la reprise de l’économie ne se fait pas à un rythme normal dans trois mois. Les sociétés ne restent pas pour autant inactives. Afin de maintenir l’activité, elles sont passées au télétravail dans 98 % des cas, de sorte que 80 % des salariés sont en mesure de poursuivre leurs tâches à distance. Cette continuité de service a reçu le renfort du dispositif gouvernemental d’activité partielle qui permet d’amortir la baisse de revenus. Deux tiers des sociétés y ont eu recours pour un total de 68 000 salariés (chiffre arrêté au 7 avril). « La continuité de l’activité pour les entreprises du numérique signifie que nous continuerons d’être un accélérateur de croissance pour le reste de l’économie, comme c’est le cas depuis plusieurs années », estime Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique.

En parallèle des efforts pour maintenir l’activité, Syntec Numérique souhaite que les sociétés du numérique utilisent cette période de crise pour former les salariés. « Nous aurons besoin de toutes les forces vives pour relancer efficacement notre économie, explique Godefroy de Bentzmann. Syntec Numérique salue les mesures déjà annoncées par le gouvernement à l’égard des entreprises, qui tâchent de répondre à l’enjeu central pour l’ensemble de l’économie : celui de la sauvegarde des emplois malgré la baisse d’activité. Nous invitons les entreprises à utiliser cette période de crise pour former les salariés et les aider à monter en compétences pour être au plus près des besoins du marché d’après. » En parallèle, le « SVP Social » de l’organisation, destiné à répondre aux demandes des sociétés membres, a connu une forte hausse de celles-ci, supérieure à 35 % par rapport à une période habituelle. Pour mieux assurer un appui rapide et efficace, Syntec s’est associé au Cigref, l’association regroupant de grandes entreprises et des administrations publiques françaises pour le développement numérique, « pour proposer six principes de solidarité et de compréhension mutuelle pour l’écosystème numérique ».