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Pour résorber l'écart entre hommes et femmes, les entreprises espagnoles vont devoir publier leurs grilles salariales

L’actualité internationale | publié le : 14.10.2020 | Lys Zohin

À la suite d'un accord passé, en juillet dernier, avec les syndicats de salariés (l'UGT et la Centrale Ouvrière), le gouvernement espagnol a pris deux décrets, mardi 13 octobre, qui précisent les contraintes imposées aux entreprises par la loi sur l'égalité de genres, adoptée début 2019. Le syndicat patronal s'était élevé contre ces nouvelles contraintes en préparation, estimant que l'initiative du gouvernement pouvait comporter des aspects illégaux, voire anticonstitutionnels...  Selon le nouveau dispositif, les entreprises de plus de cinquante salariés devront rendre publique, dans les six mois qui viennent, la façon dont la grille des salaires (de même que les classifications professionnelles et les avantages accordés aux salariés) est établie et ce, pour tous les salaires, des employés aux cadres dirigeants, ainsi que pour les salariés à temps partiel. Faute de quoi, elles se verront dans l'obligation de payer une amende pouvant aller jusqu'à 187.000 euros. En cas de disparités salariales, elles devront en outre lancer des initiatives visant à les corriger. Selon les données officielles, les femmes, en Espagne, gagnent 22% de moins que les hommes, à compétences égales. Une commission mixte, composée de représentants des salariés et de la direction, sera, au sein des entreprises, chargée de surveiller l'application de tous les critères salariaux.

Le deuxième décret porte sur l'obligation faite aux entreprises de plus de cinquante salariés de fournir à l'inspection du travail leur programme quadriennal, en fonction du diagnostic établi à partir de données étudiées sur les quatre années précédentes, en vue d'accroître la proportion de femmes dans leurs effectifs, à tous les niveaux de postes, là aussi dans les six mois qui viennent. Cette nouvelle transparence salariale vise à en finir, grâce à « un outil et à une norme qui permettront aux salariés et aux femmes en particulier de dénoncer de telles disparités et de défendre leurs droits, d'en finir avec l'aberration démocratique et juridique qui exclut, différencie et pénalise les femmes dans le monde du travail en piétinant leurs droits », a déclaré la ministre du Travail, Yolanda Díaz, à l'annonce des décrets. Quant à la ministre de l'Égalité, Irene Montero, elle a souligné l'importance de revaloriser les salaires pour certains postes, notamment dans des secteurs qui emploient majoritairement des femmes, dont les services et en particulier les soins à la personne. Pour les deux ministres, avec l'égalité salariale, il s'agit d'aborder « la question de l'efficacité économique, les entreprises les plus performantes étant celles qui ont réussi à réduire le fossé salarial entre les hommes et les femmes ».

Auteur

  • Lys Zohin