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L'industrie forestière finlandaise refuse désormais les accords de branche

L’actualité internationale | publié le : 19.10.2020 | Lys Zohin

L'industrie forestière finlandaise refuse désormais les accords de branche

L'industrie forestière finlandaise refuse désormais les accords de branche

Crédit photo Parilov - stock.adobe.com

La Fédération de l'industrie forestière finlandaise, l'un des plus gros employeurs du pays, a récemment annoncé qu'elle ne prendrait plus part, désormais, à des négociations salariales collectives avec les syndicats de salariés. Les accords actuellement en place, qui courent sur plus de deux ans, seront cependant gardés. Ensuite, chaque entreprise du secteur pourra négocier à son niveau et offrir des contrats locaux. L'annonce a fait l'effet d'un coup de tonnerre, dans un pays qui a toujours fonctionné avec des accords de branche sur les salaires.

La Fédération de l'industrie forestière, qui emploie environ 140.000 personnes et est responsable d'un cinquième du total des exportations du pays, a déclaré vouloir que ses membres puissent réagir plus facilement à l'évolution de la demande mondiale. Pour l'heure, les salariés du secteur font partie des ouvriers les mieux payés en Finlande. Ce qui n'a pas empêché, au début de cette année, une grève de deux semaines paralysant plus de 50 entreprises productrices de pulpe, de papier et de carton.

Selon certains observateurs, la décision surprise de la Fédération forestière pourrait inciter d'autres industries à suivre son exemple. De même, d'aucuns envisagent la nécessité d'introduire un salaire minimum, la Finlande faisant partie des pays de l'Union européenne qui n'en ont pas. Cela a notamment été le cas de Li Sigrid Andersson, présidente de l'Alliance de gauche (et actuelle ministre de l'Éducation), qui considère que la décision de la Fédération forestière sera forcément synonyme d'une détérioration des conditions de travail pour les salariés. « Ce manque de respect pour les syndicats et pour notre système de négociations collectives, développé au fil des années en Finlande, ne peut qu'inciter le gouvernement à ouvrir la voie à l'adoption d'un salaire minimum et à davantage de protection pour les salariés », a-t-elle ajouté.

De son côté, Elina Pylkkanen, directrice du Labour Institute for Economic Research, a cependant estimé dans la presse que l'initiative du secteur forestier n'exclut pas pour autant que des accords soient noués entre employeurs, syndicats et gouvernement, dans le cadre, notamment, du Pacte de compétitivité adopté en 2016, en particulier pour les exportations. « Du fait de son appartenance à la zone euro, la Finlande a peu d'outils, à part les coûts salariaux, pour améliorer sa compétitivité », a-t-elle cependant admis.

Auteur

  • Lys Zohin