Après plusieurs semaines de négociations avec les partenaires sociaux, le gouvernement espagnol a réussi à trouver un accord sur l'extension du dispositif de chômage partiel. Lancés le 14 mars dernier et prévus jusqu'en juin, les «Expedientes de Regulación Temporal de Empleo» (ERTE) avaient d'abord été prévus jusqu'en juin, puis étendus jusqu'à la fin septembre. Si les secteurs les plus affectés, comme le tourisme, pouvaient en bénéficier jusqu'à la fin de l'année, les autres en auraient donc été privés à partir du 1er octobre. Ils pourront en bénéficier jusqu'au 31 janvier, selon le nouvel accord. En cas de suspension du contrat de travail ou de réduction des heures travaillées, le calcul des indemnités chômage se fonde sur la moyenne de ce qui a été touché par le salarié sur les six derniers mois (contre un an pour les indemnités chômage habituelles) : le chômeur perçoit 70% de son salaire pendant les six premiers mois et 50% ensuite, avec un maximum de 1100 euros par mois sans enfant, de 1254 euros avec un enfant et de 1411 euros si le foyer compte deux enfants ou plus. « Si nous pouvons tenir pendant l'automne et l'hiver, alors nous pourrons entamer une vraie reprise économique », a déclaré la ministre du Travail, Yolanda Diaz. Au pic de la pandémie, en avril, 7 millions de salariés (au chômage partiel ou en congé maladie pour cause de coronavirus) dépendaient au moins partiellement de l'Etat. Et si plus de 6 millions d'entre eux ont repris depuis le chemin de l'emploi, en septembre, 750 000 personnes percevaient encore les ERTE, selon les chiffres officiels. La prolongation des ERTE fait partie d'un programme plus large de protection sociale adopté en conseil des ministres le 29 septembre. Il inclut, par exemple, une interdiction des évictions pour les locataires qui ne pourraient plus payer leur loyer, dont ceux qui sont au chômage total ou partiel. Par ailleurs, le dispositif de protection « version deux » comprend également de nouveaux avantages pour les autoentrepreneurs qui auraient perdu des revenus en raison de la crise, ainsi que la possibilité, pour les fonctionnaires, de pratiquer le télétravail.