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Les géants de la tech américaine lancent une action en justice sur les visas

L’actualité internationale | publié le : 02.11.2020 | Lys ZOHIN

Pour lutter contre la dernière initiative prise par l'administration Trump, visant à limiter l'entrée sur le sol américain de spécialistes étrangers, 46 entreprises de la tech, dont Apple, Google, Twitter, Facebook, Adobe et Hewlett Packard, ont déposé un amicus curiae auprès du tribunal de district de la région nord californienne, pour appuyer les démarches entamées en justice par la chambre de commerce ainsi que douze organisations et universités contre le Département de la sécurité nationale. Il y a un mois, l'administration Trump avait en effet annoncé que le programme destiné aux étrangers hautement qualifiés (visas H-1B) éliminerait le système de loterie pour la tech et serait assorti de critères d'éligibilité plus sévères et d'une obligation de salaire plus élevé - le tout pour dissuader professionnels et entreprises de recourir à ces visas et recruter des Américains. Estimant que le fondement même de l'initiative de l'administration Trump était erroné, le document remis à la cour par les géants de la tech indique qu'au lieu de desservir les Américains, les sociétés qui recourent aux visas H-1B créent au contraire de la croissance économique, qui profite, sous forme de créations d'emplois supplémentaires, à tous. « Sans les étrangers sous visa H-1B, ces avantages seront perdus, d'autant qu'il n'y a pas assez de professionnels américains spécialisés pour satisfaire les besoins en main-d'œuvre des sociétés de la tech. Pour le seul secteur du développement de logiciels, ce sont environ 300 000 nouveaux postes qui devraient être créés sur les dix prochaines années », indique le document, qui poursuit : « Les travailleurs sous visas H-1B améliorent la productivité américaine et jouent un rôle important dans l'innovation qui stimule l'économie. Le gouvernement fédéral lui-même a reconnu cet apport. » De telles restrictions sur les visas, qui pourraient rendre inéligibles plus d'un tiers des demandes, selon l'administration Trump, réduiraient de façon significative la possibilité pour les entreprises de recruter les meilleurs spécialistes mondiaux, argumente encore l'amicus curiae. De quoi, dans le sillage de la pandémie de coronavirus, tuer dans l'œuf la reprise et infliger à l'économie américaine des dommages sur le long terme, d'autant que de telles mesures forceraient en outre les entreprises à délocaliser. Bref, l'inverse de ce que souhaite l'administration Trump... De quoi, également, comme l'a signalé Twitter dans un tweet, « réduire la diversité dans les entreprises et le pays », gage de créativité et de croissance à long terme. Les 46 signataires ont demandé au tribunal californien d'émettre une injonction préliminaire pour empêcher que prennent effet les nouvelles mesures sur les visas H-1B.

Auteur

  • Lys ZOHIN