logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les fonctionnaires japonais commencent enfin à prendre leur congé paternité

L’actualité internationale | publié le : 29.09.2020 | Lys Zohin

En avril dernier, le gouvernement nippon avait annoncé avoir pour objectif la prise d'au moins trente jours de congé paternité pour chaque nouveau père travaillant dans l'administration. Il semble que cet appel ait été entendu. Selon un récent sondage réalisé par le Bureau du personnel, attaché à l'administration japonaise, 99,8% des futurs nouveaux pères ont déjà déclaré qu'ils demanderaient un congé paternité. Parmi ces derniers, 85,2% ont l'intention de prendre au moins trente jours, tandis que le reste ferait même plus, portant la durée moyenne du congé qui sera pris à quarante-trois jours. Un changement radical par rapport aux années précédentes. En effet, seuls 12,4% des fonctionnaires éligibles à un congé paternité avaient choisi de prendre le temps de s'occuper de leur nouveau-né en 2018, et en 2017, le pourcentage était encore plus bas, à 10%. Il faut dire que pour encourager la prise du congé paternité, le gouvernement a introduit dans la fonction publique un système d'évaluation donnant des points supplémentaires aux managers qui soutiennent activement les nouveaux pères dans leurs équipes. Les managers sont ainsi responsables de l'organisation du temps de travail et de la répartition des tâches normalement effectuées par le nouveau père en congé sur le reste des effectifs.

Selon la loi japonaise, les mères comme les pères peuvent prendre jusqu'à un an de congé parental. Et si les parents ne sont pas rémunérés pendant leur congé par un employeur privé, ils peuvent bénéficier d'une aide financière de l'État sur cette période. Ce système généreux avait permis au Japon de se classer premier dans un palmarès établi par l'Unicef sur ces questions, en 2019. Ce qui n'avait pas empêché la presse nippone de s'interroger sur les bienfaits d'un tel système – puisque si peu de pères en profitaient... L'espoir du gouvernement, avec le succès du congé paternité dans l'administration, est d'influencer le secteur privé, où le congé paternité est peu prisé. Par craintes de stigmatisation, en 2018, seuls 6,2% des pères salariés du privé avaient pris un congé paternité. L'an dernier, cependant, un cas, le premier du genre, avait été largement médiatisé, celui d'un père travaillant chez le fabricant d'articles de sport Asics, qui avait attaqué son employeur en justice pour discrimination et refus de promotion après la prise de deux congés paternité, en 2015 et 2018. L'affaire est en cours d'examen.

Auteur

  • Lys Zohin