Selon une récente étude menée conjointement par la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound) et le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (Cedefop), seuls 31% des entreprises basées dans l'Union à 27 ont cherché à faciliter la participation régulière des salariés dans la prise de décision organisationnelle et leur ont accordé un fort degré d'influence l'an dernier. Et ce, « malgré les recherches montrant que les organisations qui combinent l'implication directe des salariés avec un degré élevé d'autonomie, le tout associé à des formations et des possibilités d'apprendre, affichent de meilleurs résultats, que ce soit en termes de performance ou de bien-être des effectifs », précise le commentaire de l'étude. Ainsi, si plus de la moitié des sociétés en Suède (56%) et au Danemark (55%) brillaient par leurs consultations régulières des collaborateurs en 2019, les entreprises qui agissaient de cette façon n'étaient que 32% en France. En outre, seuls 21% des entreprises néerlandaises pratiquaient ce dialogue, de même que 20% des entreprises polonaises.
La plupart (94%) des entreprises qui cherchent à recueillir l'avis des salariés le font sous forme de réunions avec le management direct. La Suède arrive de nouveau en tête selon ce critère de méthode (82% des entreprises), suivie de l'Autriche (76%) tandis que les entreprises basées en Croatie (43%) et en Pologne (42%) sont moins enclines à organiser ce genre de réunion. En France, 57% de ces entreprises ont l'habitude des réunions avec le manager direct pour partager avec les collaborateurs. En outre, les grandes entreprises pratiquent plus souvent la réunion d'information/dialogue que les petites (66% contre 58% à travers l'Union). Selon les réponses des managers interrogés pour l'étude, la plupart d'entre eux estiment qu'il y a plus à gagner qu'à perdre à entretenir une relation forte, régulière et qui permet l'influence des collaborateurs. Ainsi, 70% des managers considèrent qu'impliquer les équipes dans l'organisation du travail apporte à l'entreprise un avantage compétitif. En revanche, à peine un tiers (32%) des managers considère qu'impliquer les salariés dans les décisions de l'entreprise n'apporte que des délais supplémentaires dans leur mise en œuvre... Enfin, l'étude d'Eurofound et du Cedefop porte également sur l'implication indirecte des salariés dans les échanges avec la hiérarchie, à travers l'organisation du dialogue social. Les conseils de salariés et les représentations syndicales sont présents dans 29% des sociétés européennes. Les plus grandes sont plus fréquemment dotées de représentations de ce type (76%) que les entreprises moyennes (51%) et les petites (23%). Dans l'ensemble, les représentations de salariés, sous une forme ou sous une autre, sont communes en Roumanie (56%), en Finlande (55%) et en France (54%), tandis qu'elles sont peu nombreuses en Lettonie (4%) et en Grèce (2%). Enfin, dans 80% des organisations qui disposent d'une structure de représentation des salariés, les managers ont estimé que l'attitude de l'entreprise vis-à-vis de ces représentations était constructive.