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Les cueilleurs de thé indiens réclament un salaire journalier de 4 euros

L’actualité internationale | publié le : 09.10.2020 | Lys Zohin

Teeproduktion und Teepflückerinnen in Sri Lanka

Plus de 400.000 ouvriers des plantations de thé en Inde, qui approvisionnent les grandes entreprises occidentales spécialisées, se sont mis en grève une journée la semaine dernière. La raison ? L'augmentation des salaires, promise par le gouvernement en 2018, à travers une commission mise en place pour gérer la situation des 3,5 millions de salariés de cette industrie, et qui n'a toujours pas été appliquée. Conséquence, près de 300 plantations de thé de l'Assam – cet État assurant la moitié de la production totale indienne – ont dû interrompre partiellement ou totalement leurs activités, faute de main-d'œuvre. Alors que les planteurs justifient en général les bas salaires en raison des avantages en matière de logement ou de santé qu'ils sont, selon la loi, obligés d'offrir à leurs salariés, ils sont accusés depuis des années par les ONG de sous-payer leurs salariés et de les faire travailler dans des conditions sanitaires indignes, sans accès à de l'eau potable, par exemple, et en piétinant leurs droits humains. Sous la pression des ONG et des syndicats de salariés, le gouvernement indien avait donc annoncé en 2018 que le salaire quotidien passerait de l'équivalent de 1,86 euro à 4 euros... Certains craignent aujourd'hui qu'après consultation avec les planteurs, le gouvernement ne revienne sur sa décision ou propose une augmentation nettement plus faible. Or, non seulement les récoltes ont été pénalisées par de fortes inondations ces derniers mois, mais en plus, la pandémie de coronavirus a perturbé la production en raison du confinement et des restrictions sur les déplacements imposés par l'État. Sur les six premiers mois de l'année, la production indienne a ainsi reculé de plus de 25%. En outre, des élections locales dans l'Assam pourraient, selon les observateurs, politiser le débat. Toujours est-il que les salariés n'ont pas hésité à perdre une journée de salaire pour faire valoir leurs droits. Et ils ont bien l'intention de continuer, comme Bibek Das, secrétaire de l'Assam Sangrami Chah Shramik Sangh – un syndicat qui compte 45.000 membres – l'indique à la Thomson Reuters Foundation. « Le gouvernement a largement subventionné les planteurs en raison de la pandémie, mais rien ne va aux travailleurs, qui sont dans une situation encore plus difficile qu'avant puisque la pandémie a perturbé le transport et fait grimper les prix des produits essentiels. »

 

 

Auteur

  • Lys Zohin