À Detroit, les négociations entre les constructeurs automobiles et United Auto Workers (UAW), le puissant syndicat de la filière, sont engagées depuis déjà quelque temps pour rouvrir les chaînes de montage à l'arrêt depuis mars. Mais si les constructeurs insistent pour une reprise, au moins partielle, des activités début mai, le président de l'United Auto Workers (UAW) estime que «c'est sans doute trop tôt et trop risqué pour les salariés». Les discussions portent aussi bien sur les masques et les visières, qui devront être en nombre suffisant, que sur d'éventuels tests sur le Covid-19, sans oublier les mesures des constructeurs en ce qui concerne les congés maladie. «Nous devons avoir un environnement dans lequel les salariés se sentent en sécurité s'ils doivent prévenir qu'ils ont des symptômes et se mettre en quarantaine, le tout sans pénalité financière», insiste l'UAW. Pour l'heure, rien n'est réglé, et les dates de reprise avancées par certains constructeurs ont déjà été repoussées. Toujours est-il que le résultat de ces négociations, pour les 150 000 salariés syndiqués de l'automobile à Detroit, pourrait ensuite servir de guide pour tous, y compris chez les sous-traitants, voire dans d'autres industries. Au moins 27 salariés adhérents de l'UAW à Detroit sont morts des suites d'une infection au coronavirus.