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Le monde des affaires britannique s'inquiète d'un «no deal»

L’actualité internationale | publié le : 08.09.2020 | Lys Zohin

Les membres des fédérations patronales, la Confédération de l'industrie britannique (CBI) en tête, ont prévenu Boris Johnson que si un accord de sortie de l'Union européenne n'était pas signé dans les prochaines semaines, l'économie du pays aurait du mal à s'en remettre. Face aux difficultés dans les négociations, le Premier ministre britannique a, lundi 7 septembre, d'abord lancé un ultimatum, exigeant un accord pour le 15 octobre, pour déclarer dans la foulée que finalement, un «no deal» pourrait être un bon résultat... De quoi inquiéter le monde des affaires. Alors que le Royaume-Uni fait face, comme le reste de l'Europe, a une crise économique sans précédent, les industriels ne se sentent en effet pas prêts à affronter une nouvelle tempête. «Un bon accord est essentiel, a déclaré Josh Hardie, le vice-président de la CBI. Ce sera le fondement de la reprise.» Chaque secteur a avancé ses arguments, face aux disruptions en tout genre que pourrait causer un « no deal ». L'industrie manufacturière a mis en avant le fait que les stocks, dans certains secteurs, étaient déjà au plus bas, en raison de l'interruption des approvisionnements due à la pandémie, et que nombre d'entreprises étaient aux prises avec des difficultés financières. La grande distribution, de son côté, a fait savoir qu'une telle situation serait un bien mauvais coup porté au pouvoir d'achat des Britanniques, en raison de nouveaux droits de douane. « De quoi faire augmenter les prix dans les supermarchés et pénaliser les ménages les plus mal lotis », a prévenu Andrew Opie, du British Retail Consortium. Quant à Paul Everitt, patron de la fédération des industries aérospatiales britanniques, il a souligné que les constructeurs s'appuyaient sur un réseau complexe et intégré de fournisseurs, à travers tout le continent. Un « no deal » ne pourrait que « réduire notre compétitivité sur les marchés internationaux », a-t-il déclaré dans le quotidien The Guardian. Certains observateurs ont une explication à l'attitude de Boris Johnson. Alors qu'il est très critiqué sur sa gestion de la pandémie, y compris au sein de son propre parti, «s'il veut survivre politiquement, il lui faut se montrer ferme et faire le minimum de concessions dans un accord», estime Gilles Moëc, le chef économiste d'Axa Investment Managers, à Londres, cité dans la presse. De quoi, selon lui, augmenter, les risques d'un « no deal »...

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  • Lys Zohin