Alors qu'aujourd'hui, seul un tiers de toutes les activités sont faites par des machines, cet équilibre devrait changer d'ici 2025, selon le dernier rapport du Forum économique mondial. À cet horizon, pas moins de la moitié des tâches pourraient être exécutées par des robots. Ainsi, compte tenu du fait que la pandémie de la Covid-19 a accru la volonté d'adopter davantage l'automatisation, notamment dans les usines, ce sont 20 millions d'emplois dans la production qui pourraient ainsi être remplacés par des robots à horizon 2025. Et au total, 85 millions d'emplois pourraient être « déplacés ». Car si la révolution technologique doit créer 97 millions de nouveaux emplois dans le monde - dans la santé, le big data et l'économie verte, en particulier, elle pourrait en détruire quasiment autant (en particulier des postes fondés sur des tâches manuelles et répétitives), mettant ainsi en risque la main-d'oeuvre la moins qualifiée et la moins bien payée. Une évolution de nature à accroître les inégalités, prédit en outre l'institut de Davos. L'analyse de Forum économique mondial s'appuie sur des entretiens menés auprès de 300 des plus grandes entreprises mondiales, qui emploient au total quelque huit millions de personnes. Plus de la moitié des employeurs interrogés déclarent qu'ils ont l'intention d'accélérer l'automatisation, au moins pour certaines tâches, tandis que 43 % estiment qu'ils détruiront des emplois en raison de l'avènement de la technologie et de la robotisation. Par ailleurs, 41 % ont l'intention d'accroître le recours à des sous-traitants pour des tâches spécifiques. Enfin, 34 % envisagent d'augmenter les recrutements en raison de l'intégration de la technologie à leurs activités. « Nous assistons à un double scénario disruptif, déclare Saadia Zahidi, managing director au Forum économique mondial : l'accélération de l'automatisation et l'impact de la pandémie de la Covid-19 sur l'économie. Cette évolution a déjà accentué les inégalités existantes en matière d'emploi et annulé les progrès réalisés depuis la crise économique et financière de 2008. » Le Forum économique mondial conclut son rapport sur un appel aux pouvoirs publics, « qui doivent apporter d'urgence un soutien accru aux initiatives de formation des salariés ». Ceux qui sont en poste, d'autant que 50% d'entre eux devront améliorer leurs compétences, et ceux dont l'emploi pourra être détruit, sous forme de plans de reconversion. En outre, le Forum économique mondial estime qu'en raison de la pandémie, les gouvernements doivent poursuivre les dispositifs de maintien de l'emploi et des salaires déjà mis en place.